vendredi 26 avril 2024

BAHIJA SIMOU : l’Ange qui veille sur les Archives Royales

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La Journée Internationale de la Femme, célébrée chaque année le 8 mars, est l’occasion de mettre en lumière les réalisations des femmes du monde entier, de célébrer leur courage, leur résilience et leur contribution à la société.

Au Maroc, les femmes ont joué un rôle important dans l’histoire du pays et continuent de le faire dans tous les domaines de la vie, malgré les défis auxquels elles sont confrontées. Pour cette année nous avons choisi de vous  présenter 10 femmes marocaines exceptionnelles, à travers lesquelles nous allons célébrer le talent, la réussite, l’exploit et le  courage de la femme marocaine, pour inspirer et encourager les générations futures à poursuivre leurs rêves et à ne jamais abandonner leurs ambitions, quelles que soient les difficultés qu’elles rencontrent sur leur chemin.

BAHIJA SIMOU : l’Ange qui veille sur les Archives Royales

Bahija Simou est une personnalité de l’histoire que l’on ne présente plus. C’est une femme qui s’est donne le défi de décrocher sa place dans les domaines de l’histoire, des archives et de la muséologie, des domaines qu’on qualifiait à hommes, dans lesquels elle a su prouver le contraire et devenir de renommée internationale.

 Dans la vie de Madame Bahija Simou, il y a sa mère qui était à l’origine de sa soif de savoir ainsi que son amour et sa passion pour la lecture et l’histoire. L’historienne a confié qu’elle ne lisait pas juste pour s’évader mais pour pouvoir raconter à sa mère tout ce qu’elle avait lu auparavant car sa mère n’a jamais été à l’école mais a toujours souhaité que sa fille soit dotée d’un merveilleux avenir. C’est ce qui a toujours été la source de motivation de Bahija pour qu’elle puisse accomplir toutes ces merveilleuses réalisations. Mais il y a aussi sa fille Habiba qui ne cesse jamais de l’encourager et qui croit dur comme fer en sa maman. Bahija Simou est donc une femme splendide qui mène d’une main de fer des combats intéressants grâce à l’encouragement qu’elle puise des femmes de sa vie.

Bahija a concrétisé les vœux de sa mère en faisant de grandes et de longues études. Après avoir obtenu son baccalauréat, l’archiviste a poursuivi ses études d’histoires à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Fès pour obtenir, par la suite, un diplôme d’études approfondies à l’université de Franche-Comté, à Besançon , avant de se diriger vers Paris où elle a effectué un doctorat en histoire à la Sorbonne sur les réformes militaires au Maroc de 1844 à 1912.

Le passage de Bahija à Paris l’a profondément marquée et lui a permis de s’ouvrir sur le monde du patrimoine, de la muséologie, le domaine archivistique ainsi que découvrir un patrimoine culturel et civilisationnel séculaire. Quelques années plus tard, un deuxième doctorat vient s’ajouter à son palmarès et c’est un doctorat d’état en histoire à l’Université Mohamed V de Rabat cette fois ci.

Madame Bahija Simou  a commencé sa carrière dans l’enseignement comme professeur d’Histoire contemporaine à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Mohammedia de 1987 à 1996, puis elle occupa le même poste en 2002 à la faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Mohammed V. Depuis 2008 , la gardienne de la mémoire nationale marocaine occupe la fonction de directrice des archives Royales du Royaume, poste qu’elle honore avec abnégation et dévouement en protégeant, en restaurant et en archivant  les précieux documents historiques. Bahija Simou, la fervente des archives et du patrimoine a donné une nouvelle vie et une nouvelle tournure aux Archives Royales du Maroc .

Depuis qu’elle est à la tête de cette administration tout est devenu digitalisé pour faciliter la tâche aux chercheurs et aux amoureux  de l’histoire Marocaine. Bahija Simou a plusieurs cordes à son arc, elle est non seulement historienne mais elle est aussi écrivaine puisqu’elle a publié environs 9 ouvrages en Français et en Arabe dont on cite “L’armée marocaine, traditions et ouverture” qui date de 1999 et «Le Sahara Marocain à travers les documents Royaux» qui date de 22012, elle a aussi été commissaire de l’expositions dans  le cadre du cinquantenaire des Forces Armées Royales dont  l’exposition sur le Maroc médiéval, organisée au Louvre à l’automne 2014 et au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat au printemps 2015 .

 Mais ce n’est pas tout : la spécialiste  de l’histoire militaire du Maroc est aussi membre dans plusieurs organisations puisqu’elle est Cheffe du département de la recherche scientifique et historique à la Commission Marocaine d’Histoire Militaire à Rabat, Chef du groupe de recherche sur les relations maroco-italiennes à la  Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Hassan II, Mohammedia et Membre de l’Association des Historiens de la Méditerranée à Rome.

Grâce à ce parcours impressionnant, Bahija Simou a eu, au long de son parcours impressionnant, plusieurs distinctions, comme Officier de l’Ordre Al Moukafaa Al Watania  (1999) et Wissam Al Arch de l’Ordre de Chevalie (2006) au Maro , puis en Italie et au Portugal avec sa nomination au grade de «Al Merito della Repubblica Italiana» par le Président de la République Italienne (2003) et sa nomination au grade de «Medalha de Mérito Cultural» par Instituto Luso-Arabe Para a cooperaçaà, Portugal (2004) et finalement en France où elle a été nommé Officier de l’Ordre National du Mérite, de la République Française (2010) .

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