samedi 27 avril 2024

Sahara marocain: la nouvelle position de l'Espagne met fin à sa « politique d'équidistance »

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Madrid a mis fin à la politique d’équidistance avec laquelle elle avait traité la question du Sahara pendant une bonne partie des cinq dernières décennies, après avoir affirmé, pour la première fois, son soutien clair et direct à l’initiative marocaine d’autonomie, a affirmé Samir Bennis, Conseiller politique à Washington D.C.

« En affirmant, pour la première fois, son soutien clair et direct à l’initiative marocaine d’autonomie, Madrid a mis fin à la politique d’équidistance avec laquelle elle avait traité la question du Sahara pendant une bonne partie des cinq dernières décennies pour préserver ses intérêts », a-t-il souligné dans une tribune publiée sur le site électronique « Media24 ».

Mais plus que l’effondrement de la politique d’équidistance de Madrid, « le nouveau soutien de l’Espagne à la position marocaine signifie que l’Algérie a perdu l’influence stratégique qu’elle a longtemps exercée sur la classe politique espagnole grâce à son gaz », a insisté M. Bennis qui occupe également le poste de rédacteur en chef de Morocco World News.

Pour M. Bennis, le fait que l’annonce espagnole de sa nouvelle ligne de conduite diplomatique sur le Sahara ait curieusement coïncidé avec la récente tournée algérienne, espagnole et marocaine de la Sous-Secrétaire d’État américaine, Wendy Sherman laisse entendre une certaine coordination entre Rabat, Madrid et Washington.

« Ainsi, l’Espagne ne se fait plus d’illusions sur ses relations avec Algérie », a noté le Conseiller politique, relevant qu’ »à Madrid, on sait pertinemment qu’en dehors de l’accord sur le gaz, le partenariat Alger-Madrid est insignifiant et presque inexistant ».

Aux yeux de M. Bennis, la réponse furieuse de l’Algérie au revirement de la Position espagnole, sur l’initiative d’autonomie marocaine, témoigne de la souffrance et de l’agonie sans précédent que représente pour Alger la perte de l’influence et du soutien d’un partenaire de longue date sur la question du Sahara.

C’est donc dire que, pour le Maroc, le changement historique de la position Madrid est une « démonstration de la prééminence sans précédent de l’initiative marocaine d’autonomie comme la seule voie pour le règlement de ce différend régional », a expliqué le Conseiller politique.

D’autre part, a-t-il noté, le manque de vision et de stratégie à long terme de l’Algérie a nui à ses propres intérêts stratégiques alors même qu’elle entendait punir et nuire à l’économie marocaine, en choisissant d’arrêter le gazoduc Maghreb-Europe transcontinental, le régime en a fini par se tirer une balle dans le pied.

« Alger était en effet loin de se douter que ce mauvais pari pourrait être nuisible pour ses propres intérêts stratégiques, en particulier ses relations avec l’Espagne », a-t- il relevé.

« Il y a à peine un an, le gaz naturel liquéfié (GNL) représentait moins de 50% des importations espagnoles de gaz », a fait savoir le Conseiller politique, ajoutant que l’Algérie n’est plus la reine incontestée du marché de gaz espagnol.

Or, le fait même que Berlin ait récemment revu sa position sur le Sahara en faveur du Maroc et que « Rabat ait finalement réussi à démanteler le pacte Alger-Madrid, témoigne de l’efficacité croissante de la diplomatie marocaine », a-t-il conclu.

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