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Le président tunisien Moncef Marzouki a déclaré mercredi, à la tribune de l’Assemblée nationale française, que la Tunisie, où le parti islamiste Ennahda est au pouvoir, n’était pas tombée « dans l’escarcelle de l’islamisme » mais « dans l’escarcelle de la démocratie ».
« La question qu’on me pose souvent : est-ce que la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de l’islamisme ? La réponse est non, la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de la démocratie », a-t-il dit, sous les applaudissements des députés français.
M. Marzouki a d’emblée affirmé que seule « une fraction de la France officielle » avait soutenu « la dictature qui a opprimé » les Tunisiens, en référence au régime de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali.
« Mais la part majeure, essentielle, de la France (…) nous a soutenus autant qu’elle le pouvait et accompagnés aussi loin que possible jusqu’à la chute du tyran », a-t-il dit, exprimant « gratitude et affection » à cette France-là.
Lui-même entretient une relation particulière avec la France où il a passé le tiers de sa vie, y ayant effectué ses études de médecine et passé ses années d’exil.
M. Marzouki a déclaré que ses amis lui posaient « sans cesse » cette « délicate question: +l’alliance de démocrates laïcs avec des islamistes relève-t-elle de l’opportunisme politique ou de la naïveté?+ ». « La réponse est simple: ni de l’un ni de l’autre, mais d’une longue histoire commune, d’un pari sur l’avenir », a-t-il dit.
Il a longuement justifié l’alliance de gouvernement que son parti de centre-gauche (le Congrès pour la république, CPR) avait choisi de former avec le parti islamiste Ennahda, devenu la première force politique du pays