samedi 27 juillet 2024

Cannes: Bernard-Henri Lévy et l' »ingérence réussie » » en Libye »

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Lareleve.ma-Reuters

 

  Bernard-Henri Lévy est revenu visiter la Croisette vendredi avec « Le Serment de Tobrouk », un film, selon lui, sur une « ingérence réussie » en Libye qui peut constituer une « grille de lecture » pour la situation actuelle de la Syrie.

 

  Après « Bosna » sur la guerre de Bosnie présenté au Festival en 1994, ce documentaire était projeté vendredi soir en séance spéciale mais la conférence de presse avait été organisée quelques heures avant, fait rarissime.

 

  « BHL » était entouré sur l’estrade de plusieurs responsables libyens et de deux anonymes drapés dans le drapeau des révolutionnaires syriens, présentés comme des résistants syriens sortis clandestinement du pays pour venir à Cannes.

 

  La presse n’avait donc pas vu le film a priori et il était de ce fait malaisé de poser la moindre question.

 

  « Ce film, que vous allez voir, raconte l’histoire, unique dans l’histoire contemporaine, d’une ingérence réussie, d’un massacre arrêté par une intervention militaire internationale », a expliqué le philosophe, journaliste et cinéaste, ajoutant que ce documentaire était un « film de cinéma, donc subjectif ».

 

  « Plus précisément, c’est un film, vous allez le voir, qui raconte comment l’idée d’engagement personnel, l’idée de ne pas se contenter de belles paroles et de voeux pieux, c’est une idée qui peut plus que jamais marcher », a-t-il ajouté.

 

  « C’est un film qui raconte comment la communauté internationale, quand elle s’en donne les moyens, politiques, moraux et militaires, peut renverser le cours des choses, arrêter un massacre et sauver une population; c’est un film qui, autrement dit, raconte comment une très vieille idée est encore une idée très jeune et qui est l’idée de fraternité, c’est ça le sujet du film ».

 

« ATTITUDE EXEMPLAIRE ET RARE »

 

  Mais pendant que le documentaire était tourné, « se déroulait une autre tragédie », a poursuivi BHL, faisant référence à la Syrie, se demandant pourquoi l’intervention de la communauté internationale en Libye ne se répétait pas en Syrie.

 

  « Pendant que nous faisions ce film, pendant que nous l’achevions, au moment où nous nous apprêtions à venir vous le présenter ici, nous apparaissaient avec une violence insoutenable, le scandale, l’iniquité et peut-être l’absurdité de ce deux poids et deux mesures: pourquoi ce qui a été possible à Benghazi ne l’est pas à Homs? », a lancé le philosophe, expliquant par là la présence des deux opposants syriens.

 

  Bernard Henri-Lévy n’en a pas moins rendu un vibrant hommage, non seulement aux combattants libyens, mais aussi à la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, au Premier ministre britannique David Cameron et « même si je n’ai pas voté pour lui, (au) président Nicolas Sarkozy qui aura eu, dans ces huit mois de guerre, une attitude exemplaire et rare ».

 

  Il a fait des combattants et résistants syriens, de l’intérieur et de l’extérieur, selon ses propres termes, les « destinataires et les dédicataires » de ce film.

 

  Il a demandé à la presse de « bien vouloir voir ce film avec, si j’ose dire, un regard à double foyer, le regard d’une guerre gagnée et le regard d’une tragédie en cours, le regard d’une victoire, la première du genre, ça ne s’est jamais produit, et le regard d’une effroyable forfaiture ».

 

  Les images du documentaire devraient ainsi, selon ses vœux, servir de « grille de lecture » aux événements de Syrie.

 

  En outre, a souligné BHL, en réponse à une question faisant également référence à son documentaire « Bosna », « nos amis libyens ici présents et ceux qui n’y sont pas (…) vengent nos amis bosniaques humiliés, assassinés, abandonnés ».

 

  Selon lui, Hillary Clinton, David Cameron et Nicolas Sarkozy, lorsqu’il est allé les voir après avoir tourné le Serment, « ont prononcé le même mot, qui était comme un mot de passe secret entre les trois (…) c’était le mot de Bosnie ».

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