samedi 27 juillet 2024

Allemagne : pour la première fois depuis la guerre « Mein Kampf » » va être publié »

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Copie de la première édition de l’ouvrage d’Adolf Hitler, « Mein Kampf », à la Bloomsbury Auction House

 

 

Lareleve.ma-Zgences

 

  Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, le livre d’Adolf Hitler, Mein Kampf, va être publié en Allemagne. L’Etat régional de Bavière, qui en détient les droits, va en diffuser une version commentée prévue pour 2015, a-t-il annoncé mardi 24 avril à l’agence allemande DPA.

 

  Le ministre des finances de Bavière, Markus Söder, a annoncé que la décision avait été prise après plusieurs discussions, notamment avec des juristes. Une des motivations : « démythifier » cet ouvrage, qui mêle des éléments autobiographiques et les fondements de l’idéologie nazie. « Nous voulons clairement montrer à quel point ce livre, aux conséquences catastrophiques, est absurde », a-t-il souligné à propos d’un ouvrage qui a servi de base à la politique génocidaire du IIIe Reich.

 

  L’objectif est également de rendre aussi « peu attractif commercialement » que possible toute future publication de cet ouvrage, qui était devenu, à partir de 1936, le cadeau de mariage de l’Etat aux couples allemands. Quelque 10 millions d’exemplaires en allemand en ont été édités jusqu’en 1945, selon l’historien Ian Kershaw.

 

DOMAINE PUBLIC

 

  L’Etat régional de Bavière détiendra jusqu’en 2015 les droits de Mein Kampf (« mon combat »), rédigé par Adolf Hitler lors d’un séjour en prison en 1924 après une tentative de putsch. Il doit tomber dans le domaine public fin 2015, soit soixante-dix ans après la mort d’Adolf Hitler. A partir de 2016, il sera possible de reproduire le livre sans avoir l’assentiment de l’Etat bavarois, sauf dans les cas « d’incitation à la haine raciale », a précisé M. Söder.

 

  La Bavière a jusqu’à présent bloqué toute réédition intégrale ou partielle pour éviter une exploitation éventuelle du texte par des groupes néo-nazis. Début mars, une revue éditée par le Britannique Peter McGee, Zeitungszeugen (« journaux témoins »), avait voulu republier des passages de l’ouvrage controversé. La justice allemande avait alors interdit cette publication, estimant que le projet servirait les écrits du dictateur.

 

  L’initiative de M. McGee avait provoqué plusieurs réactions, dont celle du président du Conseil central des juifs d’Allemagne, Dieter Graumann. Il avait indiqué ne pas être farouchement opposé au projet. Pour lui, « le mieux serait qu’il n’y ait pas de publication, mais s’il doit y en avoir une, alors il faut qu’elle soit assortie de commentaires pédagogiques d’historiens ».

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