jeudi 2 mai 2024

Une tentation d’immolation échouée en Mauritanie

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Lareleve.ma-AFP

  Un homme a tenté jeudi soir de s’immoler par le feu devant la présidence mauritanienne, à Nouakchott, mais il a été maîtrisé par des membres de la garde présidentielle et, ayant été légèrement brûlé, ses jours ne sont pas en danger, a appris l’AFP de sources concordantes.

 

 

  Mohammed Abderrahmane Ould Bezeid, la trentaine, « a commencé à verser de l’essence sur lui avant de mettre le feu à son corps non loin du portail de la présidence », a expliqué une source sécuritaire.

 

 

  « Les militaires en faction ont tiré en l’air pour l’en dissuader. Il a dû hésiter un petit moment, le temps pour eux de le maîtriser et d’éteindre le feu (qui était) à ses débuts », a ajouté cette source.

 

 

  Transporté d’urgence à l’hôpital, il a été pris en charge par des médecins, qui ont constaté qu’il était « légèrement brûlé », ont dit des sources médicales. Selon l’une de ces sources, sa « situation était stable » et « ses jours ne sont pas en danger ».

 

 

  D’après une source au sein de sa famille, M. Ould Bezeid est enseignant. Il a été récemment affecté dans une zone reculée du pays sans son consentement mais il a refusé de s’y rendre, entraînant la suspension de son salaire par son ministère de tutelle. Il aurait cherché par sa tentative d’immolation par le feu à « attirer l’attention sur son cas », a-t-on indiqué de même source.

 

 

  C’est la deuxième fois qu’un homme tente de s’immoler par le feu en Mauritanie depuis un geste similaire, en décembre 2010, d’un jeune vendeur ambulant tunisien qui avait trouvé la mort, et cela avait déclenché en Tunisie une révolte et la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali.

 

 

  Le 17 janvier 2011, Yacoub Ould Dahoud, homme d’affaires mauritanien de 43 ans, avait arrêté sa voiture devant le Sénat à Nouakchott. Il s’était aspergé d’un liquide inflammable à l’intérieur de son véhicule avant d’y mettre le feu.

 

 

  Selon des journalistes qu’il avait alertés quelques minutes auparavant pour les prévenir de son acte, il entendait exprimer son mécontentement « de la situation politique du pays » et sa « colère contre le régime » du président Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire en août 2008, puis élu à la tête de la Mauritanie en juillet 2009.

 

 

  Grièvement brûlé (sur 95% de son corps, de source médicale), M. Ould Daoud avait été transféré au Maroc, où il est décédé le 22 janvier 2011.

 

 

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