samedi 20 avril 2024

Alger et Rabat évitent les sujets qui fâchent

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Azzeddine Bensouiah

  La visite du chef de la diplomatie marocaine en Algérie, la première depuis 2003, s’est voulue conforme aux nouvelles orientations des dirigeants des deux pays, à savoir : aller de l’avant, tout en évitant les sujets qui fâchent.

 

  Pour sa première sortie officielle, depuis les élections législatives, le nouveau chef de la diplomatie marocaine s’est montré confiant quant au renforcement des relations bilatérales et, par la suite, le règlement de tous les problèmes en suspens.

 

  Saâd-Eddine El-Othmani n’a pas insisté, comme ce fut le cas pour les responsables marocains ces dernières années, sur la question de la réouverture de la frontière, estimant que cette question serait réglée dans le cadre des discussions bilatérales.

 

  Même Mourad Medelci ne s’est pas trop attardé sur la question, estimant que  les relations algéro-marocaines sont perçues dans un cadre global et ne tiennent pas un seul point, tout en indiquant qu’il n’existe pas de problème insoluble entre les deux pays, affirmant que celui des frontières finira par être résolu.

 

  Les deux parties ont soigneusement évité de parler du problème du Sahara, préférant axer sur les choses qui avancent en matière de coopération bilatérale. À ce sujet, un programme détaillé des axes de coopération devrait être adopté et des comités de suivi bilatéraux devraient être installés. Ceci en attendant la probable tenue de la commission mixte, dont la dernière session a été organisée en 1994.
 Par ailleurs, les deux partie tablent sur la prochaine réunion des chefs de la diplomatie de l’UMA, prévue les 17 et 18 février à Rabat, pour réactiver les institutions de l’union et essayer de dégager des programmes de coopération concrets.

 

  Si les deux parties se sont montrées satisfaites du réchauffement des relations bilatérales en 2011 à travers les multiples visites officielles effectuées de part et d’autre et des accords conclus, elles espèrent élargir leur coopération, en 2012, à d’autres secteurs qui n’avaient pas bénéficier de cet intérêt jusque-là.

 

  Les chefs de la diplomatie ont convenu de se rencontrer deux fois par an pour évaluer l’avancement des discussions bilatérales et tenter d’aplanir les divergences.

 

Parmi ces dernières figurent, côté algérien, les questions liées au trafic de drogue en provenance du Maroc et celle des Algériens dépossédés de leurs terres. À ce sujet, le chef de la diplomatie marocaine a affirmé que ces questions devraient être débattues dans le cadre des questions de sécurité que les deux pays ont convenu de prendre en charge.

Les deux parties ont convenu d’avancer sur les dossiers consensuels, tout en continuant à débattre des sujets qui fâchent au fil du temps.

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