Yennayer n’est pas la semaine du goût, ni la fête de la gastronomie et de la dégustation. Alors arrêtons de parler de couscous. Arrêtons de folkloriser Yennayer, le pouvoir et sa télévision nationale le font très bien !
Devenu « Halal » à compter de cette année, Yennayer n’a pas été offert mais arraché grâce à des militants convaincus qui ont sacrifié leur liberté et leur vie, non pour des intérêts personnels, mais pour le droit de chacun de nous d’être en harmonie avec son histoire et ses origines.
Une pensée aux hommes et aux femmes qui ont arrosé la terre amazighe de leur sang, de leur plume et de leur sueur, loin des manipulations, pour que vivent des symboles comme Yennayer, je pense particulièrement à Mammeri, Kateb, Matoub, aux militants de 80 et de 85 que les geôles de Lambèse et de Berrouaghia n’ont pas fléchi, aux victimes du printemps 2001 et à tous ceux – artistes, écrivains, universitaires, anonymes, jeunes et moins jeunes, impliqués dans cette cause – qui l’ont portée à travers les générations.
Un message à l’association des « Oulémas musulmans » qui, après avoir combattu Tamazight pendant plus de 60 ans, vient de découvrir que tous les Algériens sont Berbères, continuez chers oulémas votre œuvre d’aliénation du peuple algérien et laissez Tamazight à ses vrais enfants.
YENNAYER AMEGGAZ à tous les Amazighs d’Algérie et du monde, à tous ceux qui se déploient inlassablement et dans l’anonymat pour réhabiliter cette civilisation deux fois millénaire et faire aboutir le combat identitaire.
Que YENNAYER soit consacré non seulement comme repère culturel et journée de festivités mais comme rendez-vous annuel de réflexion et d’action. Et que l’Algérie, terre amazighe, soit restituée à l’histoire.