dimanche 7 juillet 2024

L’IA entraîne une très forte hausse des émissions de carbone de Google

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Le développement de l’intelligence artificielle pollue. C’est le constat qui ressort de la lecture d’un rapport environnemental annuel de Google mardi sur le sujet. Dans celui-ci, le géant américain indique en effet que l’explosion des besoins en IA, et donc en puissance informatique, compromet ses efforts de réduction des émissions carbone, un problème auquel sont aussi confrontés ses rivaux Amazon et Microsoft.

En 2023, Google a vu ses émissions de gaz à effet de serre atteindre 14,3 millions de tonnes de CO2, soit une augmentation de 48 % par rapport à 2019, son année de référence.

   La « réduction des émissions pourrait s’avérer difficile »

En cause, une hausse de la consommation d’énergie dans ses centres de données, les bâtiments abritant les serveurs informatiques qui constituent l’épine dorsale du cloud, et donc des sites Web, applications mobiles, services en ligne, et tous les nouveaux outils d’IA générative comme ChatGPT.

« À mesure que nous intégrons l’IA dans nos produits, la réduction des émissions pourrait s’avérer difficile », note le groupe californien. Il cite les besoins accrus en énergie, car l’IA nécessite plus de puissance informatique, ainsi que les émissions liées à ses investissements dans l’infrastructure, c’est-à-dire la construction de nouveaux centres de données ou la modernisation de ceux existants.

Google s’est engagé à parvenir à des émissions nettes nulles dans l’ensemble de ses activités d’ici à 2030. Microsoft, numéro deux mondial du cloud, s’est, lui, donné pour objectif un bilan carbone négatif d’ici 2030 aussi. Quant à Amazon, leader mondial du cloud grâce à AWS, sa branche dédiée, il n’envisage pas un tel résultat avant 2040. Sa principale activité reste la vente en ligne qui nécessite des entrepôts et centres logistiques partout dans le monde.

   Le problème des besoins en eau

Les trois géants américains mettent en avant leurs efforts pour réduire le gaspillage et remplacer l’eau qu’ils consomment (pour refroidir les serveurs), ainsi que leurs investissements en énergie renouvelable et dans les technologies émergentes de captage et stockage du CO2 déjà présent d’ans l’atmosphère.

Mais le succès de l’IA générative, popularisée par ChatGPT (mis au point par OpenAI, dont le principal investisseur est Microsoft), risque de remettre en cause leurs progrès. En 2023, les émissions de Microsoft ont augmenté de 29 % par rapport à 2020. Cette année, le groupe a annoncé plus de 15 milliards de dollars d’investissements dans l’IA à l’étranger, de l’Allemagne à la France au Japon et à l’Indonésie, notamment pour construire de nouveaux centres de données adaptés et financer les infrastructures énergétiques nécessaires.

Les entreprises assurent néanmoins que les progrès de l’IA permettent d’optimiser la consommation d’énergie et vont aider à trouver de nouvelles solutions au réchauffement climatique.

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