samedi 6 juillet 2024

Le dessalement de l’eau renforce la sécurité hydrique du Maroc

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Ces dernières années, le Maroc a pris des mesures importantes pour renforcer ses ressources en eau, notamment en développant des usines de dessalement de l’eau de mer. Ces infrastructures essentielles permettent non seulement de répondre aux besoins immédiats en eau, mais aussi de jeter les bases d’une gestion durable de l’eau face aux défis croissants liés au changement climatique et à la croissance démographique. 

Said Temsamani, analyste, conseiller politique et membre du Club de la presse de Washington, note dans Al-Arab que sous la direction de SM le roi Mohammed VI, l’engagement de Rabat à renforcer la sécurité de l’eau est devenu « clair et sans équivoque ».

Lors de la dernière session du Conseil consultatif, le ministre marocain de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a confirmé que la capacité de dessalement de l’eau du pays s’élève actuellement à 192 millions de mètres cubes, dont plus de 80 millions de mètres cubes sont destinés à l’eau potable.

La technologie et les ressources investies dans le dessalement de l’eau ont été déterminantes. Ces efforts ont permis la création de deux grandes usines à Agadir et Al Hoceima, qui marquent une étape importante dans le programme national marocain d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027.

Ces installations permettent non seulement d’alimenter les centres urbains, mais aussi de stimuler les activités agricoles, ce qui est crucial pour la durabilité dans l’ensemble du pays.

L’usine de dessalement d’Agadir, qui est devenue opérationnelle au début de l’année 2022, représente l’approche proactive du Maroc face à la pénurie d’eau. Elle a été mise en service dans des circonstances urgentes et s’est avérée vitale pour les habitants de la ville, en garantissant un approvisionnement fiable en eau potable.

Pour l’avenir, des plans ambitieux sont en cours d’élaboration pour augmenter la capacité de dessalement. La prochaine méga-usine de Casablanca, dont la mise en service est prévue pour 2026, promet d’augmenter considérablement la production quotidienne d’eau. Ce projet renforce également la position du Maroc en tant que leader régional dans le domaine de la gestion de l’eau.

Par ailleurs, l’engagement du Maroc dans ce secteur va au-delà du développement des infrastructures. Il s’agit d’une approche globale qui associe l’innovation technologique à la gestion environnementale et à la justice sociale. En accordant la priorité à la sécurité de l’eau par le biais du dessalement, le Maroc donne également l’exemple à d’autres pays confrontés à des problèmes similaires de pénurie d’eau.

Le ministre Baraka a récemment lancé la première phase d’une campagne de sensibilisation du public à la conservation de l’eau. Cette initiative est fondamentale pour promouvoir une culture de l’utilisation responsable de l’eau, en veillant à ce que chaque goutte soit valorisée et préservée.

En outre, Baraka a présenté plusieurs mesures urgentes pour cet été, notamment l’accélération de la construction de barrages et l’achat de 204 unités mobiles de dessalement de l’eau salée, en coopération avec le ministère de l’intérieur. Le ministre marocain a également souligné l’importance de la production nationale, déclarant que les réunions avec les acteurs de l’industrie sont essentielles pour assurer un approvisionnement en eau adéquat.

La voie suivie par le Maroc pour assurer la sécurité de l’eau grâce au dessalement de l’eau de mer est un exemple clair de gouvernance proactive fondée sur le développement durable. En exploitant les avancées technologiques et en adoptant les énergies renouvelables, le Maroc n’assure pas seulement son avenir, mais réaffirme également son engagement envers les objectifs mondiaux de durabilité.

Cependant, malgré les efforts déployés par le Maroc pour lutter contre la sécheresse, ceux-ci restent insuffisants, ce qui a incité Rabat à activer un plan d’urgence pour soutenir le plan national à court et à moyen terme.

Ce plan comprend une série de mesures à court terme, notamment la mobilisation optimale des ressources au niveau des barrages, des puits et des usines de dessalement existants, la mise en place d’équipes d’urgence pour le transport et l’approvisionnement en eau, et la restriction de l’utilisation de l’eau d’irrigation.

Parallèlement, le rythme d’achèvement des projets planifiés ayant un impact à moyen terme sera accéléré, notamment les barrages en construction, les projets de liaison entre les bassins du Sebou, du Bouregreg et de l’Oum Er-Rbia, le programme national de stations de dessalement de l’eau de mer et le programme de réutilisation des eaux usées traitées.

Face à la demande croissante en eau, due au développement de l’activité industrielle et du secteur agricole, les autorités marocaines ont exhorté les secteurs et organismes concernés à redoubler de vigilance et d’efforts pour relever le défi de la sécurité hydrique et garantir l’approvisionnement en eau potable de toutes les régions du Royaume.

La nécessité d’une communication transparente et régulière avec les citoyens sur l’évolution de la situation de l’eau et les mesures urgentes à prendre a également été soulignée, tout en développant des campagnes de sensibilisation à l’importance d’économiser l’eau et de lutter contre toutes les formes de gaspillage et d’utilisation abusive.

Les besoins en eau du Maroc sont estimés à plus de 16 milliards de mètres cubes par an, dont 87 % sont destinés à la consommation agricole. Cependant, les ressources en eau n’ont pas dépassé les cinq millions de mètres cubes par an au cours des cinq dernières années.

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