vendredi 17 mai 2024

Tuberculose : le Maroc enregistre entre 27.000 et 30.000 nouveaux cas par an

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« Respirez la vie … Luttez contre la tuberculose », tel est le thème de la campagne nationale de sensibilisation et de dépistage précoce de la tuberculose. Lancée par le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale, cette campagne organisée du 1er novembre 2023 pour une durée de six semaines a pour objectif d’informer la population générale sur l’importance du diagnostic précoce en cas de signes évocateurs de la tuberculose qui persiste toujours dans notre Royaume

Malgré les avancées scientifiques et les efforts fournis par le Royaume pour éradiquer la tuberculose, cette maladie persiste toujours et touche environ de 30.000 nouvelles personnes par an. 

Conscient de la gravité de la situation, le ministère de la santé et de la protection sociale lance la campagne nationale de sensibilisation et de dépistage précoce.

Contacté par la presse, Dr. Jaouad Hammou, Chef de la Division des Maladies Transmissibles à la DELM explique l’importance de cette campagne « L’objectif de cette campagne est de sensibiliser les citoyens pour un éventuel dépistage et d’un traitement précoce de la tuberculose. Comme pour chaque maladie, le dépistage précoce donne plus de chance de guérir, d’éviter les complications et les problèmes de résistance et d’éviter le décès ».

Un communiqué du ministère précise que « cette campagne de sensibilisation vise également à sensibiliser l’entourage du patient sur l’importance du dépistage, du suivi thérapeutique et de l’observance du traitement de la maladie, ainsi qu’à promouvoir le traitement préventif chez les catégories vulnérables. Elle permet également de mettre l’emphase sur l’ensemble des prestations de lutte contre la tuberculose qui sont assurées gratuitement au niveau des structures du MSPS, en l’occurrence les centres de santé intégrés et les Centres de Diagnostic et de Traitement des Maladies Respiratoires (CDTMR) »

Une maladie qui persiste toujours !

Malgré les efforts fournis par le Royaume depuis plusieurs années pour lutter contre cette maladie, et qui ont permis d’atteindre un taux de détection supérieur à 85% et de maintenir un taux de guérison proche de 90%, la diminution de son incidence reste faible (1 à 2% par an) et ne permettra pas d’atteindre l’objectif ultime d’élimination de la tuberculose dans notre pays à l’horizon 2030.

« Chaque année, le Maroc enregistre entre 27.000 à 30.000 nouveaux cas par an sans oublier qu’il y a les cas contacts qu’il faut examiner et dépister » explique le médecin.

Ce n’est pas tout la sous-détection des cas de tuberculose chez les enfants de moins de 5 ans et l’émergence de formes multi et ultra résistantes constituent un défi majeur pour la santé publique dans notre pays.

Pour Dr Hammou, plusieurs raisons explique la persistance de cette maladie : « Le Maroc a franchi plusieurs étapes dans le processus de la lutte contre la tuberculose, il nous reste la dernière étape à franchir. Lorsqu’on est dans la dernière étape de lutte les choses deviennent difficiles. Il faut d’abord trouver les personnes malades, les dépister et les traiter » et d’ajouter : « nous avons besoin de beaucoup de mobilisation. La population n’est pas assez sensibilisée à la persistance de cette maladie dans notre pays et ne pense pas au dépistage. On veut que la population soit informée et sensibilisée. Si jamais une personne représente des symptômes comme la toux, des difficultés respiratoires, une fièvre, un amaigrissement et une perte d’énergie il faut qu’elle pense à la tuberculose, qu’elle aille consulter, se faire dépister et prendre le traitement de manière précoce » explique le médecin, qui précise que « le traitement préconisé par le ministère de la santé est accessible, disponible et gratuit et efficace ».

La tuberculose, une maladie des pauvres ?

Considérée depuis toujours comme une maladie des pauvres, la tuberculose se propage également dans les pays riches et industrialisées comme l’explique Dr Hammou « C’est sûr qu’il y a des déterminants sociaux qui agissent dans la genèse de cette maladie mais ce n’est pas exclusivement une maladie de pauvres » et d’ajouter « il y a des personnes riches qui ont les moyens et qui sont touchées par la maladie.  D’ailleurs il y a des cas de tuberculose dans les pays les plus développées parce qu’on a tendance à l’oublier. Malgré la persistance des symptômes, on écarte la tuberculose parce qu’on pense qu’elle a été éradiqué. Et c’est justement le but de la campagne de sensibilisation qui visent à informer la population et à prendre en charge les personnes malades » conclut le spécialiste.

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