vendredi 28 juin 2024

Le président philippin affirme que Manille ne se laissera pas «intimider» par la Chine

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Le président philippin Ferdinand Marcos a affirmé dimanche que son pays ne se laisserait pas «intimider» après un affrontement entre des garde-côtes chinois armés et des membres de la marine philippine. 

«Nous ne nous laisserons jamais intimider ni opprimer par qui que ce soit», a déclaré le président Marcos lors d’un discours à l’occasion d’une visite aux forces philippines en mer de Chine méridionale.

Il a toutefois souligné l’importance de régler les différends de manière pacifique. «Dans l’exercice de nos fonctions, nous ne recourrons pas à la force ou à l’intimidation ni n’infligerons délibérément de blessures ou de dommages à qui que ce soit», a déclaré Ferdinand Marcos.

Un affrontement entre des garde-côtes chinois armés et des membres de la marine philippine s’est produit lundi pendant une mission de ravitaillement pour des soldats philippins stationnés sur un navire militaire échoué sur l’atoll Second Thomas, selon Manille.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une importante route commerciale, et ignore un arbitrage international qui lui a donné tort en 2016.

Décrivant l’incident comme «dangereux», le président philippin a salué le «choix délibéré des soldats philippins de rester sur la voie de la paix».

«Vous avez démontré au monde que l’esprit philippin est courageux, déterminé et pourtant bienveillant», a déclaré Marcos.

Une vidéo diffusée par l’armée philippine a montré des marins chinois crier et brandir des couteaux ainsi qu’une hache, depuis de petites embarcations, mais aussi frapper à l’aide de bâtons un bateau pneumatique.

Un marin philippin a perdu un pouce lors de l’incident, au cours duquel les garde-côtes chinois ont également confisqué ou détruit du matériel philippin, notamment des armes à feu, selon l’armée philippine.

Interrogé à propos de cette vidéo, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a balayé jeudi les allégations «totalement bidon» de Manille et l’a accusé de vouloir «rejeter de façon calomnieuse» la responsabilité de l’incident sur Pékin.

De son côté, le secrétaire administratif de la présidence philippine Lucas Bersamin a minimisé vendredi l’importance de l’incident, affirmant qu’il s’agissait «probablement d’un malentendu» et que les garde-côtes chinois n’avaient pas utilisé d’autres armes que des armes blanches.

Il a ajouté que Manille ne considérait pas l’incident comme «une attaque armée» qui déclencherait la mise en œuvre du traité de défense entre les Philippines et les États-Unis.

Les incidents en mer entre la Chine et les Philippines se sont multipliés ces derniers mois, alors que Pékin redouble d’efforts pour faire valoir ses prétentions territoriales dans cette zone maritime contestée.

La Chine y fait patrouiller des centaines de navires des garde-côtes et de la marine et y a transformé plusieurs récifs en îles artificielles militarisées.

Les Philippines ont annoncé fin mai avoir ouvert un avant-poste de garde-côtes dans l’extrême Nord du pays pour renforcer la sécurité, après avoir constaté «une montée en puissance militaire» de la Chine, au cours des deux dernières années, près de Taïwan que Pékin entend reprendre, si nécessaire par la force.

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