vendredi 26 avril 2024

Le long des côtes anglaises, des villages entiers disparaissent en mer

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La région du Holderness, dans l’est de l’Angleterre, est mondialement connue pour avoir inspiré la saga de la Terre du Milieu de JRR Tolkien. Le célèbre auteur s’est servi du mysticisme qui se dégage de cet avant-poste de l’Angleterre pour dessiner les contours de son univers fictif à la résonance planétaire. Mais cette région a aussi la particularité, bien moins connue et surtout moins enviable, d’être la portion de côte qui s’érode le plus rapidement, non seulement en Grande-Bretagne, mais dans toute l’Europe.

Ce segment de terre, situé à l’est de la ville de Hull, change de forme et perd continuellement en importance, sous l’effet dévastateur des vagues de la mer du Nord qui s’abattent sans répit sur ses falaises.

L’argile tendre des falaises maritimes est dévorée à raison de 2,5 mètres par an en moyenne, bien qu’à certains endroits, ce chiffre puisse atteindre 10 mètres. Sur plusieurs kilomètres, toutes les routes qui mènent de l’ouest vers l’est s’arrête de manière abrupte, avec des panneaux rouges, constamment déplacés vers l’intérieur du continent, prévenant d’un danger imminent du fait de l’émiettement de la terre.

Plus au sud, dans le Norfolk à l’est de la ville de Norwich, les mêmes panneaux trônent sur les routes menant vers la côte. Certains riverains ont même pris l’habitude de noter au marqueur la distance, toujours en déclin, qui sépare les panneaux du rivage.

Ici, les habitants ne se font plus d’illusions. Dans le petit village de Happisburgh, ils ont pu constater de visu les conséquences dramatiques de ce phénomène, puisque 34 maisons se sont effondrées dans l’eau au cours des 20 dernières années.

Un reportage de la BBC a présenté des images du village datant de 1996, avant de les comparer à des prises datant de moins d’une année. Le contraste fait froid dans le dos : Une large bande de terrain a disparu dans l’eau et avec elles des dizaines d’habitations.

Des maisons, qui se trouvaient à plusieurs dizaines de mètres du rivage, sont désormais littéralement au bord du gouffre et les habitants se demandent combien de temps il leur reste à vivre dans leurs maisons actuelles avant qu’elles ne soient perdues à jamais.

Dans l’ensemble du pays, la valeur des maisons côtières susceptibles d’être perdues en mer d’ici 2100, s’élève à près 600 millions de livres sterling.

Selon le groupe d’action climatique, One Home, qui se base sur les données de la cartographie nationale des risques d’érosion côtière de l’Agence pour l’environnement, il existe 21 villages à risque.

Un militant du groupe basé au Norfolk a mis l’accent sur l’impact de cette situation sur la santé mentale des villageois, assurant que plus de 90 maisons du village risquaient de s’effondrer en mer au cours des 25 prochaines années si rien n’était fait.

Pour One Home, la mise en place de défenses maritimes est une nécessité absolue, sans quoi les côtes du pays continueront de reculer au profit de la mer du Nord.

De son côté, l’Agence britannique pour l’environnement a assuré qu’entre 2015 et 2021, un peu plus d’un milliard de livres sterling a été investi pour la protection de quelque 200.000 foyers de l’érosion côtière et des inondations marines.

Or, toujours selon l’Agence, l’impact du changement climatique est tel que les côtes du pays changent à un rythme accéléré. En conséquences, certaines communautés n’ont d’autre choix que de « s’adapter et faire la transition loin du littoral actuel ».

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