Deux semaines après le drame de Nador/Melilla qui a fait 23 morts parmi les migrants et 140 blessés dans les rangs des forces de l’ordre aux frontières du préside occupé, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et la commissaire européenne aux affaires intérieures, , sont attendus à Rabat, ce vendredi. Ils rencontreront à l’occasion, leur homologue marocain, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit.
Selon les médias espagnols, ce rendez-vous s’inscrit dans la nécessité de continuer à renforcer la collaboration avec le Maroc sur les questions migratoires.
Cette rencontre du ministre de l’Intérieur marocain avec son homologue Fernando Grande-Marlaska et Ylva Johansson, intervient après la réunion du 15 juin à Madrid entre les deux hommes et où les bonnes relations bilatérales avaient été mises en avant, tout comme, « l’excellent travail » effectué en commun pour faire face aux flux migratoires ou l’organisation Marhaba (OPE), ainsi que l’ouverture des frontières terrestres de Sebta et Melilla…
Lundi dernier, Grande-Marlaska, après le drame migratoire, avait réitéré qu’il déplorait la mort de migrants à Melilla, mais avait insisté sur le fait « qu’aucun pays démocratique ne pouvait consentir à des “agressions violentes ». Il a également rappelé que l’épisode vécu à Melilla et Nador le 24 juin dernier avait fait 60 gardes civils et 140 gendarmes marocains blessés.
« Le Maroc a agi à tout moment conformément aux paramètres juridiques, nationaux et internationaux, en termes de protection des droits et libertés fondamentaux, avec proportionnalité et adaptation à la situation spécifique et dans ces termes », a déclaré Grande-Marlaska.
Le drame a motivé l’ouverture d’enquêtes par le bureau du procureur en Espagne. Lors d’un entretien accordé à l’occasion au « Courrier de l’Atlas », le Wali directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, avait indiqué que « la gouvernance migratoire du Maroc est structurée par une logique humaniste », mais malheureusement pervertie par les actions criminelles des réseaux de trafic.
Khalid Zerouali, qualifiant ce triste évènement de « véritable drame que nous déplorons », avait fait état de chiffres très significatifs. Plus de 1 300 réseaux démantelés les cinq dernières années (256 en 2021 et 100 jusqu’à mai 2022).
Il avait en outre indiqué que plus de 145 assauts avaient été repoussés autour des présides de Sebta et Melilla depuis 2016 (50 en 2021 et 12 jusqu’à mai 2022), assurant que plusieurs éléments des forces de l’ordre, qui ont toujours agi avec professionnalisme et dans le respect total des lois et des règlements, ont été blessés au cours de ces assauts.
De même, a-t-il ajouté, plus de 360 000 tentatives d’immigration irrégulière ont été avortées depuis 2017 (63 000 en 2021 et 26 000 jusqu’à mai 2022).
Khalid Zerouali a en outre déclaré que « les pays du Nord doivent privilégier un prisme équilibré dans leur approche qui ne doit pas être imprégnée du tout sécuritaire, mais basée sur des solutions structurelles autour du développement durable des pays d’origine et de l’encouragement de la mobilité légale entre les deux rives ».