lundi 6 mai 2024

PLF 2013 : un projet de rupture avec les lois précédentes, alourdi par les charges fiscales

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Lareleve.ma

 

  Le projet de loi de finances (PLF) 2013 marque une rupture avec les lois de finances précédentes, caractérisé par une l’«importante pression fiscale et des dépenses d’investissement révisées à la baisse», a indiqué M. Taoufiq Yahyaoui, professeur d’économie à l’Université Mohammed V-Agdal de Rabat.

 

  «Dans un contexte de crise, nous devons normalement relancer la demande, cependant cette dernière est pénalisée par la taxation et l’imposition lourdes proposées par ce projet de loi», explique M. Yahyaoui au cours d’un entretien accordé à la MAP.

 

  Dans le même cadre, il a souligné l’impératif de revoir le système fiscal au Maroc, précisant que les éventuelles mesures fiscales risquent non seulement de ralentir la demande, mais également de faire fuir les capitaux et de freiner davantage l’investissement dont le budget attribué a été révisé à la baisse comparativement aux exercices précédents. «Il faut prendre des initiatives assez courageuses pour pouvoir revoir ce système», a-t-il dit.

 

  L’économiste a mis en exergue le rôle important que joue la fiscalité en matière de restructuration des économies de rente et souterraine de sorte à faire bénéficier l’Etat des gains financiers et fiscaux qui en découlent. «C’est par la fiscalité qu’on arrive à encourager ou à décourager le secteur informel», a-t-il martelé.

 

  Interrogé sur la Caisse de compensation, l’expert estime que le gouvernement trouve du mal à se décider pour la mise en œuvre d’une nouvelle réforme, ajoutant que le chantier s’avère très difficile à court terme.

 

  Il a, par ailleurs, qualifié d’ «absurde» le retard constaté au niveau de la réforme de la retraite, faisant savoir que les grands déficits du secteur commenceront à se faire sentir en 2013. «Les gens n’ont pas vieilli du jour au lendemain, il fallait prévoir des études prospectives au préalable», a-t-il renchéri.

 

  Par ailleurs, l’universitaire reproche le retard accusé pour l’adoption d’une nouvelle loi organique des finances publiques et au gouvernement le discours «politisé et le langage abstrait» en l’absence de précision et de données exactes.

 

  L’analyste a mis l’accent, dans ce cadre, sur la nécessité de rétablir la confiance dont jouissait l’économie nationale, afin d’inciter les bailleurs de fonds nationaux et internationaux à investir dans notre pays et de relancer par conséquent la croissance économique.

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