vendredi 3 mai 2024

Secteur de la santé : Les grèves syndicales perdurent

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  Quatre centrales syndicales du secteur de la santé dont l’UMT, la CDT, la FDT et l’UGTM ont tenu une grève nationale de 24 heures, jeudi dernier. Une autre grève de 48 heures est prévue pour les 19 et 20 septembre courant, ainsi qu’un sit-in le 19 septembre, devant le ministère de la Santé. Et ce pour déplorer la situation critique actuelle qui met en péril le secteur de la santé.

 

  On en est actuellement à la énième grève syndicale contre les dysfonctionnements du secteur de la santé. Des dysfonctionnements qui se font de plus en plus nombreux et qui mettent le secteur en proie à la paralysie.

 

  Aux conditions du travail et aux revendications non-satisfaites, s’ajoutent de nouveaux facteurs qui mènent les professionnels du secteur à tenir des grèves qui ont marqué la semaine dernière et celle courante.

 

Motif de contestation

 

  Jeudi dernier, un débrayage national de 24 heures a eu lieu à l’appel de quatre syndicats du secteur de la santé affiliés à l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), à l’Union Nationale des Travailleurs du Maroc (UNTM), à la Confédération Démocratique du Travail (CDT) et à la Fédération Démocratique du Travail (FDT). Une autre grève est également prévue pour les 19 et 20 septembre, ainsi qu’un sit-in le 19 septembre devant le ministère de la Santé.

 

  Ces mouvements contestent le décret donnant droit aux titulaires du diplôme de “technicien spécialisé” dans une branche paramédicale, délivré par les établissements privés agréés par l’Etat, de participer aux concours de recrutement au sein du secteur public, organisés par le ministère de la Santé ou les CHU, et ce, au même titre que les lauréats des Instituts de formation aux carrières de santé (IFCS) qui relèvent du ministère de la Santé.

 

  Jugeant cette décision incongrue, les syndicats réclament le retrait du décret ministériel afin de ne pas avoir à en assumer des conséquences “fâcheuses”.

 

  Contacté par nos soins, Addi Bouarfa, secrétaire général de l’Organisation Démocratique de la Santé, a expliqué que, jusqu’à présent, les diplômés des établissements privés n’avaient jamais fait l’objet d’un contrôle des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur.

 

  C’est pour cette raison que les syndicats appellent à une tutelle effective des deux départements ministériels, concernant l’encadrement et la formation de ces établissements privés.

 

Encore une pénurie de médicaments

 

  Outre cette première raison qui concerne le personnel du secteur de la santé, il existe une deuxième revendication liée aux établissements. En effet, les hôpitaux publics vivent au rythme d’une véritable crise suite à une déficience en médicaments.

 

  Des sources syndicales ont indiqué que 111 hôpitaux publics ne disposent plus de médicaments. Les patients, y compris ceux bénéficiant du Régime d’Assistance Médicale (RAMED), sont obligés d’acheter leurs médicaments par leurs propres moyens, en pharmacie. Cette pénurie est due, selon les mêmes sources, au fait que le ministère de la Santé a réaffecté le budget alloué, à l’achat des médicaments pour l’achat de deux vaccins, dont il ne s’est pas servi.

 

  L’achat de ces vaccins, a expliqué Addi Bouarfa, constitue “une grande affaire”. Le ministère de la Santé s’est procuré les vaccins sans aucun respect des normes universelles. Le dossier a déjà été présenté en justice et le rapport est rédigé. “Mais rien n’est encore fait”, conclu Addi Bouarfa.

 

Salma Raiss

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