Ahmad Al Mohammadi
La culture est une des entrées qui donne sur l’inclusion des jeunes a convenu le 26 janvier à Rabat le Conseil Economique et Social (CES) à l’issue de sa onzième session ordinaire.
Le CES qui constate que les jeunes marocains ont accès à une offre culturelle plurielle et que ce faisant ils ont acquis une autonomie par rapport aux sources traditionnelles de production et de diffusion de la culture, note également que les politiques publiques qui s’adressent aux jeunes se caractérisent par le manque de transversalité. Il a également noté leur faible anticipation par rapport aux changements rapides en cours et l’augmentation du gap entre les besoins effectifs en termes d’infrastructures et de contenus culturels et l’offre publique disponible.
Au cours des dernières années, ont relevé les experts du Conseil, l’absence d’une stratégie culturelle globale n’a pas permis de valoriser le patrimoine culturel du pays dans sa diversité et sa richesse, ni de développer un projet fédérateur capable de mobiliser le potentiel créatif et artistique dans différents domaines ou un projet éducatif capable de rehausser le niveau de culture générale et de consacrer les valeurs de l’effort, de l’initiative et de la créativité. De même, les politiques d’urbanisme n’ont pas accordé toute l’importance qu’il convient au cadre de vie et aux espaces de loisirs et de culture.
Pour faire de la culture, un levier d’inclusion des jeunes, le CES met en exergue deux grands axes. Premièrement : reconsidérer la place de la culture dans la conscience collective et le projet de société à travers le développement d’un projet culturel national qui considère la culture comme une question stratégique à même de contribuer au développement du pays, d’immuniser l’identité nationale dans sa diversité et de renforcer la confiance en soi et l’interaction active avec le reste du monde.
Deuxièmement : adopter des mesures institutionnelles et opérationnelles pour faire de l’inclusion des jeunes par la culture un fondement des politiques sectorielles, notamment à travers la programmation dans le cadre de la loi sur l’urbanisme des infrastructures et équipements culturels nécessaires tant au niveau national ou régional qu’au niveau local et la sauvegarde les lieux de mémoire pour en faire des espaces culturels ouverts aux jeunes. Cette approche impose en outre l’intégration au niveau des établissements d’éducation et de formation des fondements du projet culturel national et le renforcement du rôle positif et essentiel de la mosquée de proximité à travers la promotion par les organismes officiels de modules de formation basés sur les principes de l’islam tel qu’il a toujours été pratiqué au Maroc comme une religion de tolérance, du juste-milieu et ouverte sur les autres.