lundi 20 mai 2024

Ne plus être mal avant les règles

-

 

 

 

Ladane Azernour-Bonnefoy

  Mal à la tête, seins tendus, douleurs au ventre… ces symptômes gâchent la vie de très nombreuses femmes avant les règles.

 

 

  Et hélas, il n’est pas vraiment facile de trouver le traitement idéal qui permettra de soulager définitivement ces symptômes.

 

 

Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel ?

 

   Le cycle menstruel d’une femme pendant sa période dite « féconde » dure entre 25 et 35 jours, avec une moyenne de 28 jours.

 

 

  Quelques heures, ou quelques jours avant l’arrivée des règles, différents symptômes plus ou moins gênants annoncent la fin de votre cycle menstruel. Chez certaines femmes, ce syndrome prémenstruel peut débuter jusqu’à 15 jours avant les règles et perdurer jusqu’à un ou deux jours après.

 

 

  Près de 3 femmes sur 4 en âge d’être réglées souffrent d’un syndrome prémenstruel. On ne peut se baser que sur des symptômes subjectifs, il n’existe pas vraiment de signe objectif, ni aucun marqueur biologique. La seule façon de diagnostiquer ce syndrome est de classifier les troubles associés à cette période. S’ils sont présents à chaque cycle, on peut alors parler de trouble prémenstruel.

 

 

  A chaque cycle de la femme, une mini-révolution hormonale se met en place pour une hypothétique grossesse. En cas de non fécondation, arrivent les règles. C’est ce chamboulement hormonal qui pourrait entraîner la survenue d’une panoplie de troubles qui vont de la simple gêne… au véritable handicap qui empêche une activité normale pendant les quelques jours que dure ce syndrome prémenstruel.

 

 

  Une origine uniquement psychologique a été évoquée, mais l’origine cataméniale (liée aux règles) ne peut être écartée, même si elle n’est pas déterminée avec certitude.

 

 

Les symptômes du syndrome prémenstruel

 

  Un certain nombre de troubles sont réunis sous le terme de syndrome prémenstruel. Ces symptômes surviennent quelque temps avant l’arrivée des règles.

Soit il s’agit de l’ensemble des troubles, certains plus sévères que d’autres, soit uniquement de quelques uns :

– Maux de têtes classiques et/ou migraines,

– Une (légère) prise de poids,

– Rétention hydrique. Votre balance peut afficher jusqu’à 1,5 kg de plus qu’en temps normal. Cela a beau être seulement de l’eau, ces kilos supplémentaires sont gênants pour vos activités quotidiennes.

– Hypersensibilité ou douleur des seins,

– Mal au ventre et ballonnements,

– Episodes de constipation ou de diarrhées, ou les deux en alternance,

– Epuisement intense,

– Acné ou problèmes de peau,

– Troubles de l’humeur,

– Jambes lourdes et pieds gonflés,

– Baisse de la libido.

 

 

Les traitements du syndrome prémenstruel

 

  Il n’existe pas (encore) de médicaments contre l’ensemble des troubles évoqués. Cependant la prise de médicaments antidouleur peut atténuer les maux de ventre.

 

 

  En principe, le paracétamol n’est pas indiqué car il n’aurait pas ou peu d’effets. Les antalgiques de type anti-inflammatoire non stéroïdien, comme l’ibuprofène, sont plus souvent prescrits.

 

 

  Un traitement par pilule contraceptive peut être proposé par le médecin. A noter que certaines pilules sont plus indiquées que d’autres pour traiter ce problème (lire l’interview du médecin).

 

 

  Certains médecins peuvent prescrire des veinotoniques. Très exceptionnellement, des anxiolytiques ou des antidépresseurs peuvent être prescrits. Chaque individu est unique, c’est pourquoi si votre médecin vous a prescrit ce type de médication, c’est parce qu’il a jugé bon de le faire. En revanche, ne prenez jamais de vous-même ce type de médicament psychotrope pour lutter contre le syndrome prémenstruel. Ce médicament risque d’être trop « lourd » pour votre cas, et il y a sans doute des moyens plus appropriés pour y remédier.

 

 

  Pour prendre en charge ce type de symptômes, le mieux est de s’adresser à son médecin généraliste ou à un gynécologue.

 

 

Les solutions homéo

 

  L’homéopathie peut également être indiquée si vous souffrez de problèmes liés à l’arrivée des règles : douleurs, tensions des seins… et si vous ne voulez pas faire appel à l’allopathie. Ou utiliser l’homéo en complément.

 

– Une dose de Folliculinum 15 CH le 12ème jour du cycle, si le cycle est régulier, et ce pendant 3 mois.

– Si vos seins sont particulièrement lourds, gonflés et douloureux, prenez Lac caninum 9 CH ou Bryonia 9 CH: 5 granules par jour, dès la survenue des symptômes jusqu’aux règles suivantes. Notez cependant que seul un médecin homéopathe saura vous prescrire les produits et les dosages qui vous conviendront le mieux.

-Si vos sautes d’humeur sont vraiment invalidantes, quelques gélules d’Euphytose® (maximum 6 par jour), vous aideront à vous relaxer pendant cette période.

 

 

  En se choyant un peu, en mettant en place une alimentation appropriée et une aide légère, on peut atténuer les symptômes qui surviennent lors de cette période.

 

 

Les conseils diététiques

  Pour celles qui souffrent de manière importante d’un syndrome prémenstruel, on peut recommander certains conseils nutritionnels.

 

 

  L’eau est la meilleure et la plus saine des boissons. Ne lésinez donc pas dessus. Et ce n’est pas parce que vous boirez de l’eau, que vous augmenterez votre rétention hydrique. Bien au contraire !

 

 

  Evitez de boire de l’alcool, car outre le fait que c’est un déshydratant, il exacerbe également vos émotions et vos sentiments à fleur de peau avant vos règles.

 

 

  Les boissons caféinées (café, soda) doivent être diminuées, ou même sont à proscrire. Elles peuvent contribuer à augmenter votre stress en cette période sensible que sont les « prérègles ».

 

Que manger ?

  Pour éviter une rétention d’eau trop importante, il vaut mieux éviter de consommer trop de sel. Ne salez donc pas trop vos aliments, mais attention également aux plats industriels déjà prêts, chargés en sels.

 

 

  La graisse n’a pas bonne presse en général, et encore moins dans ce cas particulier. Avant l’arrivée des règles, oubliez la charcuterie.

 

 

  La même « sanction » s’applique aux sucres rapides. Privilégiez les aliments riches en « sucres lents » qui vous permettront de tenir plus longtemps et d’éviter le coup de mou, caractéristique du syndrome prémenstruel.

 

 

Les autres solutions

 

  Si vous souffrez d’un syndrome prémenstruel, différentes solutions, dont des méthodes « douces » peuvent être conseillées.

 

– On peut conseiller d’utiliser des huiles essentielles. Diluez-les dans votre lait pour le corps, ou respirez-les à l’aide d’un diffuseur. L’huile essentielle d’estragon, de pin de Patagonie, ou de camomille noble sont réputées pour leurs vertus anti-inflammatoires, antispasmodiques et antiallergiques.

 

L’huile de menthe poivrée apaiserait les migraines et les nausées. La mélisse et la lavande peuvent entrer dans la constitution d’huiles essentielles qui calment et apaisent. Votre pharmacien vous guidera pour les dosages.

 

– On peut aussi passer de l’eau froide sur ses jambes lourdes, et on peut poser sur son ventre une bouillote tiède (attention pas d’eau trop chaude) pour atténuer les douleurs, ou encore prendre des bains qui relaxeront.

– Faire de l’exercice peut sembler un conseil facile qui s’adapte à toutes les situations. Toutefois, sachez que si le sport ne fera pas disparaître vos symptômes, il vous aidera certainement à vous sentir mieux dans vos baskets (ou dans vos stilettos) et être moins touchée par cette gêne précédant vos règles. Si vous le pouvez, choisissez la natation. La pression de l’eau vous donnera une agréable impression de massage. Danser, marcher, tout ce qui vous permet d’évacuer le stress et de respirer pour une bonne oxygénation, et une « élimination des toxines», est le bienvenu.

 

Peut-on guérir d’un syndrome prémenstruel ? Non, car ce n’est pas une maladie proprement dite, mais un ensemble de symptômes plus ou moins gênants. Il ne s’agit pas non plus d’une fatalité. Les symptômes peuvent s’atténuer en fonction de l’âge, de l’hygiène de vie, éventuellement des grossesses et d’autres facteurs…

 

 

Les conseils du gynécologue

 

Interview du Dr Anne Fortin, gynécologue-obstétricienne, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.

 

– A quel âge apparaissent les premiers symptômes du syndrome prémenstruel ?

 

  Ils peuvent apparaître dès le début des règles chez les jeunes filles, mais aussi surtout une fois que les cycles deviennent ovulatoires jusqu’à 2 ans après les premières règles.

 

– Comment poser le diagnostic sans se tromper ?

  Les symptômes se retrouvent d’un mois sur l’autre pour disparaître entre les règles et souvent sont présents tôt dès l’adolescence quelques cycles après les premières règles, le temps que les cycles deviennent ovulatoires.

 

 

  Le médecin doit tout de même penser à d’éventuels autres diagnostics, avec essentiellement l’endométriose qui malheureusement est un diagnostic difficile, long à établir chez certaines patientes, leurs douleurs sont parfois étiquetées à tort psychologiques…

 

 

– Quelle contraception conseillez-vous à celles qui souffrent de ce type de problème ?

  Prendre la pilule sans interruption est une solution, mais temporaire, le cycle est trop perturbé et de toute manière des saignements vont survenir.

 

  La gamme de pilules Jasmine®, Jasminelle®, Yaz® est une bonne alternative puisqu’elle combat la rétention hydrosodée incriminée dans ce syndrome. C’est donc à chacune de voir cela avec son médecin.

 

 

– Quels conseils donneriez-vous pour bien vivre cette période ?

  Anticiper cette période, avec des traitements antalgiques tels l’ibuprofène dès l’apparition des douleurs même légères pour ne pas les laisser s’installer, et associer un traitement veinotonique qui se prend au long cours avec des phases plus fortement dosées (action sur les jambes lourdes, mais aussi sur les douleurs pelviennes qui peuvent être dues à des varices pelviennes qui se dilatent en période prémenstruelle).

- Advertisment -