samedi 4 mai 2024

Formation professionnelle: une constante sollicitude Royale

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Secteur stratégique considéré comme le moteur de l’économie et du développement socio-économique, la formation professionnelle est un chantier ouvert qui jouit d’une attention particulière et d’une Haute sollicitude Royales. Si le secteur affiche un bilan positif surtout sur le plan quantitatif, la volonté exprimée au plus haut sommet de l’Etat est de répondre à tous les défis qui restent à relever, notamment dans les domaines de la formation continue, l’accompagnement des métiers mondiaux du Maroc, la restructuration des filières et des métiers, la diversification de l’offre et la gestion du secteur informel.

En effet, cette dernière année a été marquée par une série de réunions présidées par Sa Majesté le Roi, consacrées à la promotion du secteur de la formation professionnelle. La dernière en date a été couronnée par la présentation en avril dernier de la feuille de route relative au développement de la formation professionnelle et à la création des « Cités des Métiers et des Compétences », un programme prometteur pour le développement économique national et régional, l’amélioration de la compétitivité des entreprises et la promotion de l’insertion professionnelle des jeunes. Le Souverain, qui a également présidé une autre séance de travail consacrée au programme de mise à niveau de l’offre de Formation professionnelle et de rénovation des filières et des méthodes pédagogiques, n’a pas manqué de mettre l’accent sur la nécessité de se pencher sur certaines lacunes qui caractérisent le programme de qualification de l’offre de formation professionnelle et sur la question de maîtrise des sources et des mécanismes de son financement.

Ces orientations sont intervenues suite aux directives contenues dans les discours de SM le Roi du 20 août et de l’ouverture de la première session de la 3ème année législative de la 10ème législature, qui traduisent le souci Royal de faire bénéficier la jeunesse marocaine d’une formation de qualité procurant aux diplômés les compétences requises pour accéder au marché d’emploi, selon une démarche réaliste répondant aux priorités de l’économie nationale et du marché du travail, aux attentes sociales et aux aspirations de tous les Marocains.

Dans cette même logique réformiste, plusieurs constats ont été relevés particulièrement en matière de qualité de la formation professionnel, jusque là perçue d’un point de vue plutôt quantitatif qui l’a placé en déphasage avec les réalités et les besoins socio-économiques du pays.

Dans son rapport « Formation professionnelle initiale: Clés pour la refondation », publié en mars 2019, le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) a soulevé des dysfonctionnements persistants: une finalité, des missions et un cadre juridique en obsolescence, un déficit d’articulation avec les composantes du Système d’Éducation et de Formation, des résultats qualitatifs mitigés, une planification et un pilotage de l’offre de formation peu efficients et une gouvernance en manque de cohésion générale.

Conscient de ces réalités, l’OFPPT a placé son plan d’action 2019 sous le signe de l’anticipation des besoins du marché et de l’économie, en droite ligne de la nouvelle feuille de route amorcée par SM le Roi et ce, à travers notamment la diversification du portefeuille de filières, la réingénierie en profondeur des cursus, la création de Centres de formation nouvelle génération, le renforcement des soft-skills, le renforcement des capacités linguistiques et l’instauration d’un nouveau mode de gouvernance concerté avec les professionnels.

La feuille de route relative à la formation professionnelle vient justement mettre plus de pragmatisme au niveau de ce secteur en prévoyant la restructuration de ses filières conformément aux exigences du marché de travail. Ce programme, qui repose sur des approches pédagogiques en faveur de la diversification des compétences et l’intégration des professionnels, entend également développer et moderniser les méthodes pédagogiques et améliorer l’employabilité des jeunes, à travers une série de projets, de formations et de requalification de courte durée.

Parmi les projets les plus attendus de cette feuille de route figure notamment la création de « Cités des métiers et des compétences » (CMC) dans différentes régions du Royaume. Ces centres, adaptés aux particularités et aux potentialités de chaque région, concernent les métiers et les domaines d’activités appuyant le système environnemental et économique, avec un accent mis sur les métiers de l’avenir relatifs notamment au numérique et aux services.

La feuille de route, un programme ambitieux qui est de nature à insuffler une nouvelle dynamique à l’effort national de valorisation de la formation professionnelle, permettra, d’autre part, de développer tous les programmes consacrés aux jeunes actifs dans le secteur informel, afin de consolider leurs compétences techniques et transversales, le but étant de les intégrer dans le secteur formel. Elle concerne aussi la mise en place d’un système actif d’orientation précoce afin que le choix d’une spécialité soit une orientation réfléchie et ciblée. C’est ainsi que les CMC viennent recentrer l’offre sur les métiers à grande valeur ajoutée pour l’économie nationale, selon une philosophie privilégiant la formation en milieu professionnel. Dotées d’un Conseil d’administration tripartite, impliquant les professionnels, la Région et l’Etat, ces Cités, qui nécessiteront un investissement à hauteur de 3,6 milliards DH, constituent un projet prometteur capable de revitaliser le secteur dans son ensemble en faveur d’une dynamique économique voulue encore plus soutenue.

Côté législation, l’année 2019 a vu la publication au bulletin officiel de loi 60.17 relative à l’organisation de la formation continue au profit des salariés du secteur privé, de certaines catégories de personnels des établissements et entreprises publics et d’autres personnes non salariées qui exercent une activité privée.

Cette loi, dont les textes d’application sont en cours d’élaboration, est de nature à consolider l’accompagnement de l’évolution du marché du travail grâce au développement et à la mise à niveau des qualifications et des compétences, à améliorer les connaissances générales et professionnelles en les adaptant avec les évolutions technologiques et à assurer la promotion sociale et professionnelle, le renforcement des capacités des entreprises et l’amélioration de la productivité et de compétitivité.

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