dimanche 28 avril 2024

Tanger prête à construire la plus grande station de dessalement du nord du Maroc

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L’usine de dessalement de Tanger prévue dans la région de Huara représente une solution efficace au problème d’approvisionnement en eau dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui profitera non seulement à la population de Tanger en termes d’eau potable, mais qui est susceptible de s’étendre jusqu’à Larache, contribuant ainsi à répondre aux besoins en eau d’irrigation.

Les autorités compétentes, en collaboration avec les experts et ingénieurs du domaine, ont entamé les préparatifs pour le lancement de cette station de dessalement d’eau de mer, sous la supervision directe du nouveau Wali Younes Tazi.

Il est à noter qu’après des années de sécheresse successives et face à d’importants problèmes d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, le Maroc s’est engagé dans la construction de stations de dessalement d’eau de mer dans plusieurs villes côtières afin de répondre à la demande croissante d’eau dans ses différents usages.

Dans le cadre du Programme National d’Approvisionnement en Eau Urbaine du Maroc, le lancement du projet de l’usine de dessalement de Tanger est une étape stratégique qui reflète la recherche vigoureuse de ressources en eau non conventionnelles dans tout le pays.

En vue de résoudre le problème de la rareté de l’eau dans le pays et de répondre aux besoins en eau de la population, la station de dessalement de Tanger jouera sans aucun doute un rôle essentiel dans l’approvisionnement en eau potable de la capitale de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ainsi que des régions avoisinantes.

Ce projet ambitieux et stimulant, qui verra le jour d’ici deux à quatre ans, contribuera à améliorer la durabilité de l’approvisionnement en eau de la région, ainsi qu’à fournir de l’eau potable à la ville d’Asilah et éventuellement à Larache.

Le site choisi pour la station de dessalement de Tanger présente l’avantage d’être à proximité d’une série de canalisations d’eau potable en provenance des barrages du 9 avril et de Dhar Khrofa, point de départ de l’approvisionnement en eau potable de Tanger.

Une fois les études préliminaires du nouveau projet achevées, le lancement de l’initiative nécessite un énorme potentiel financier et technique compte tenu de sa valeur pour la ville et la région dans son ensemble.

Il est à noter que le projet sera réalisé grâce à la signature de conventions de partenariat entre la Wilaya de Tanger, l’Office National de l’Eau, l’Agence pour le Développement des Territoires du Nord, l’Agence du Bassin du Locus et le Ministère de l’Equipement.

La nouvelle station, qui s’inscrit dans le cadre du Programme national d’alimentation en eau potable et d’irrigation 2020-2027, devrait permettre de pomper 30 à 80 millions de mètres cubes d’eau potable. Elle devrait également bénéficier aux agriculteurs de la région de Locus à Larache.

Alors que la quantité totale d’eau potable distribuée à la ville de Tanger s’élève annuellement à plus de 28 millions de mètres cubes à partir des barrages de la banlieue, la nouvelle usine répondra aux besoins en eau en cas d’années continues de sécheresse et de faible remplissage des barrages en raison d’une faible pluviométrie.

Usines de dessalement : les points forts du plan sécheresse du Maroc

Malgré la diminution des réserves d’eau dans les barrages, le Maroc reste en mesure de répondre aux besoins en eau potable grâce au dessalement de l’eau de mer, notamment à Agadir, Al Hoceima, Safi et El Jadida, et au renforcement des réserves d’eau souterraine.

En 2021, le Maroc comptait 12 stations de dessalement d’eau de mer avec une capacité de production de 145 Mm3/an, passant à 15 en 2023 avec une capacité de production de 192 Mm3/an.

Dans sa vision future de 2030, le Maroc vise à disposer de 16 stations de dessalement supplémentaires, dont cinq en cours d’extension, avec une capacité de production totale de 1,46 milliard de m3/an. L’objectif est de remédier aux problèmes liés à l’eau et de fournir de l’eau potable à la population.

Les stations existantes sont celles d’Al Hoceima, Agadir (première phase), AKhfennir, Tarfaya, Sidi Elghazi, Boujdour, El Mhiriz, Laayoune, Jorf Lasfar et Safi, qui sont en cours d’extension.

Les usines en construction sont celles de Sidi Ifni et Dakhla. Par ailleurs, d’autres usines sont prévues dans la région orientale : l’usine de dessalement de Tanger, Guelmim, Agadir (deuxième phase), Tiznit, Essaouira et Casablanca (première et deuxième phase).

Parmi les sources d’eau non conventionnelles, les usines de dessalement de l’eau de mer représentent une solution à la pénurie d’eau, en plus des techniques de réutilisation des eaux usées traitées et de recharge artificielle des nappes phréatiques.

Autres méthodes d’obtention d’eau non conventionnelle

Le Maroc accélère les projets de réutilisation des eaux usées traitées pour atteindre 100 Mm3/an pour l’irrigation des espaces verts et des terrains de golf d’ici fin 2027.

Il existe déjà trois projets de réutilisation de 8 Mm3/an d’eaux usées traitées à des fins industrielles. Il convient de noter qu’à la fin de 2022, le volume réutilisé d’eau traitée était de 32 Mm3/an.

Parallèlement, la recharge artificielle des aquifères est une autre méthode adoptée par le Maroc pour obtenir de l’eau non conventionnelle. En 2023, il a lancé des projets de recharge artificielle des nappes phréatiques à Er-Rachidia et Zagora.

En 2024, le Maroc a lancé le projet de recharge artificielle des nappes phréatiques à Midelt, Zagora et Er-Rachidia ; tandis qu’il prévoit, au cours de la période 2025-2028, de réaliser 22 projets de seuils de recharge artificielle des nappes phréatiques dans les provinces de Zagora, Er-Rachidia, Tinghir et Figuig.

La gestion de l’eau au Maroc

La gestion de l’eau au Maroc est résumée dans le Programme national d’alimentation en eau potable et d’irrigation 2020-2027, qui vise, d’une part, à développer l’offre et à gérer la demande, l’économie et l’utilisation de l’eau.

D’autre part, le programme cherche à renforcer l’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales, la réutilisation des eaux usées traitées.

Les principaux objectifs de la gestion de l’eau au Maroc sont les suivants : améliorer le rendement des réseaux d’approvisionnement en eau potable (canaux et canalisations en service complet) de 77 % aujourd’hui à 78 % en 2027 et 80 % en 2030, et réaliser un programme d’efficience de l’eau pour toutes les utilisations de l’eau.

La politique de l’eau au Maroc vise à mettre en valeur chaque goutte des précieuses ressources en eau du Maroc, ainsi qu’à déployer des efforts à la recherche de solutions créatives et à adopter des approches efficaces dans la gestion de cette denrée vitale.

La sensibilisation et la communication sur l’économie de l’eau et l’état des ressources en eau et de l’économie de l’eau est l’une des mesures émergentes de la politique de gestion de l’eau dans le pays.

Chiffres actualisés sur la situation de l’eau au Maroc

Le Maroc compte 153 grands barrages d’une capacité totale de 20 MMm3 et 141 moyens et petits barrages qui complètent le tableau de l’infrastructure de l’eau en termes de barrages.

Les réserves disponibles au 30 janvier sont de 3,73 MM m3. Pour les seuls deux premiers mois de l’année 2024, les barrages ont perdu 8,6 points pour un taux de remplissage de 23,2 %.

Compte tenu de la baisse des précipitations, le taux de remplissage des barrages du Loukkos est de 38,8 %, de la Moulouya de 24 %, de Sebou de 35,6 %, de Bouregreg Chaouia de 21 %, d’Oum Rbia de 4,8 %, de Tensift de 48,7 %, de Sus Massa de 11,4 %, de Draa Oued Nun de 20,9 %, et de Guir Ziz Rheris de 26,6 %.

Source: Atalayar (le 6 mars 2024)

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