dimanche 16 juin 2024

France: trois hauts responsables syriens jugés pour crimes contre l’humanité

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Une plongée dans le système carcéral et tortionnaire syrien: le premier procès en France sur les crimes du régime de Bachar Al-Assad s’est ouvert mardi devant la cour d’assises de Paris, qui va juger jusqu’à vendredi par défaut trois hauts responsables syriens pour la mort de deux Franco-Syriens.

Absents à l’audience, Ali Mamlouk, ancien chef du Bureau de la sécurité nationale, la plus haute instance de renseignement en Syrie, Jamil Hassan, ex-directeur des services de renseignements de l’armée de l’air, et Abdel Salam Mahmoud, ancien directeur de la branche investigation de ces services, sont accusés de complicité de crimes contre l’humanité et de complicité de délit de guerre.

Ils sont visés par des mandats d’arrêt internationaux, et donc jugés par défaut par trois magistrats professionnels.

Selon la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), il s’agit «des plus hauts responsables du régime jamais poursuivis en justice depuis l’éclatement de la révolution syrienne en mars 2011».

Des procès sur les exactions du régime syrien ont déjà eu lieu ailleurs en Europe, notamment en Allemagne. Mais les personnes poursuivies étaient de rang inférieur.

Clémence Bectarte, avocate de plusieurs parties civiles, a salué avant le début de l’audience «l’aboutissement d’un long combat judiciaire».

Dans cette affaire, les trois accusés sont soupçonnés d’avoir joué un rôle, à des degrés divers, dans la disparition forcée et la mort de Mazzen Dabbagh et de son fils Patrick, deux Franco-Syriens vivant à Damas.

Les deux victimes, étudiant à la faculté de lettres et sciences humaines de la capitale syrienne pour le fils et conseiller principal d’éducation à l’École française pour le père, avaient été arrêtés en novembre 2013 par des officiers déclarant appartenir aux services de renseignement de l’armée de l’air syrienne.

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