samedi 27 juillet 2024

Troisième nuit de violences en France et plus de 600 interpellations

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Le président français Emmanuel Macron va présider une nouvelle cellule interministérielle de crise aujourd’hui à Paris, pour la deuxième fois en deux jours.

La France a passé une nouvelle nuit dans le chaos des violences urbaines de jeudi à vendredi, la troisième de suite après la mort d’un adolescent près de Paris, tué par un policier mis en examen et écroué depuis pour homicide volontaire.

Nahel, 17 ans, a été tué par un tir au thorax lors d’un contrôle routier mené par deux motards de la police, après un refus d’obtempérer à Nanterre, à l’ouest de Paris. En France, l’âge minimum pour conduire légalement est de 18 ans.

Selon une vidéo authentifiée par l’AFP, un des deux policiers le tenait en joue, puis a tiré à bout portant.

La mort de l’adolescent avait déjà entraîné deux nuits de violences en France, notamment en région parisienne, et le scénario se répète dans la nuit de jeudi à vendredi, malgré une marche blanche en journée que les autorités espéraient annonciatrice d’apaisement.

Le gouvernement a assuré que le déclenchement de l’état d’urgence, réclamé par certaines voix de la droite politique, n’était pas une option envisagée aujourd’hui.

L’affaire a relancé la controverse sur l’action des forces de l’ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d’obtempérer.

Je n’en veux pas à la police, j’en veux à une personne : celui qui a enlevé la vie de mon fils, a déclaré Mounia M., la mère de l’adolescent, dans une interview diffusée jeudi soir sur la chaîne de télévision France 5.

Excuses à la famille

Le parquet considère que les conditions légales d’usage de l’arme par le policier auteur du tir, âgé de 38 ans, ne sont pas réunies, a souligné jeudi matin le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache.

En garde à vue, les premiers et les derniers mots du policier auteur du tir ont été des excuses à la famille, a rapporté jeudi son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, sur la chaîne de télévision française BFMTV, affirmant que son client n’a pas voulu tuer.

Le policier a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, a ensuite annoncé le parquet.

Le drame à l’origine de l’embrasement s’est produit lors d’un contrôle de police de la voiture conduite par Nahel, connu pour des refus d’obtempérer, les derniers ayant donné lieu à sa présentation au parquet dimanche dernier, en vue d’une convocation en septembre devant un tribunal pour enfants.

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