En Algérie, l’épidémie de choléra, disparu il y a 22 ans, révèle la défiance envers le pouvoir, écrit lundi le journal Le Monde, affirmant que la communication brouillonne et le manque de réactivité des pouvoirs publics ont provoqué l’amertume de la population.
Le choléra est une maladie liée au manque d’hygiène et à l’échelle mondiale, il reste toujours une menace et l’un des principaux indicateurs du développement social, comme le souligne l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur son site.
Mai quel rapport entre l’Algérie et une telle description ?, s’interroge Le Monde. ‘’Puissance pétrolière et militaire, elle est classée quatrième économie d’Afrique par la Banque mondiale. D’où le désarroi de nombreux Algériens, dans un pays où l’on n’avait pas observé cette maladie depuis vingt-deux ans, qui voient surtout dans la crise actuelle la manifestation des dysfonctionnements du pays’’, commente le journal.
Le Monde se fait l’écho dans ce contexte d’une tribune publiée le 27 août sur le site Middle East Eye intitulée « Algérie : la gouvernance aux temps du choléra », dans laquelle le journaliste et écrivain Adlène Meddi pointe la puissance publique « paralysée par son incompétence, son manque de légitimité aux yeux de la société, et parfois par son déficit de crédibilité causé par les pratiques de la rapine et de la corruption endémique.’’.
Le journal relève également l’opacité déconcertante, la communication brouillonne et le manque de réactivité des autorités dans la gestion de cette épidémie d’un autre âge, qui ont induit une perte de confiance de la population algérienne vis-à-vis de ses dirigeants.
‘’La majorité des Algériens expliquent mener leur vie de leur côté, sans tenir compte de ce qui peut se passer là-haut, au sommet, où des dirigeants vieillissants ne semblent pas vouloir lâcher le pouvoir et le gèrent entre eux dans une opacité déconcertante’’, affirme Le Monde.