vendredi 26 avril 2024

Scandale: La France avait restitué de faux crânes de résistants à l’Algérie

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C’était lors du 58ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie : la France avait annoncé le 5 juillet 2020 la restitution de 24 crânes de combattants algériens, des résistants, durant la période coloniale et qui étaient jusqu’à présent gardés par la France. Pour les deux parties, il s’agissait de restes mortuaires de 24 Algériens tués au début de l’occupation française, entre 1838 et 1865.

Plus de deux ans plus tard, la désillusion est au rendez-vous : la majeure partie des crânes restitués n’étaient pas ceux de résistants, relate une enquête du bureau parisien du journal américain, le New York Times, publié ce 17 octobre.

Gardés au Musée de l’Homme à Paris, les crânes visaient aussi à rapprocher Emmanuel Macron de son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, après la promesse faite en 2017 par le président français de renouer avec l’histoire coloniale des deux pays.

À Alger, les crânes avaient été accueillis en grande pompe : haie d’honneur, présence de Tebboune ainsi qu’une cérémonie solennelle organisée selon ce que décrivait l’agence de presse AFP à l’époque.

D’après documents du Musée de l’Homme et du gouvernement français, consultés par , le New York Times, seulement six des crânes restitués étaient ceux de résistants. «Les autres ne l’étaient ou étaient d’origine incertaine», souligne-t-on. Autre détail : malgré leur restitution à l’Algérien, tous les crânes sont restés la propriété de la France.

Selon l’annexe de quatre pages, accompagnant l’accord formalisant la restitution et signé par les deux pays en juin 2020, ajoute le quotidien new-yorkais, certains crânes listés étaient ceux de voleurs emprisonnés ou encore de fantassins algériens ayant servi au sein de l’armée française.

Pour des politiques français, interrogés par le New York Times, «Les affaires diplomatiques ont prévalu sur les affaires historiques».

 Côté français, afin de faire plaisir à l’Algérie et de préparer un rapprochement entre les deux pays, tout aurait été «bâclé», affirme-t-on, alors du côté algérien, rien ne justifie la décision des autorités d’accepter des faux crânes…

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