samedi 27 juillet 2024

Nizar Baraka et les chiffres qui font peur

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  Marocaines et Marocains, vous êtes ardemment invités par le gouvernement Benkirane à serrer davantage la ceinture. Au cas où vous auriez quelques doutes, Nizar Baraka, l’argentier du Royaume, s’est chargé de vous le rappeler. Les chiffres sont effarants. Ils sont là pour vous rappeler que les six premiers mois de ce mandat tranchent terriblement avec les promesses miroitées toute une campagne durant.

 

  Lors  d’un exposé devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, le ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka, a dressé un tableau noir de l’économie nationale avec un déficit qui a atteint 99 milliards de dirhams ; la cause principale étant la facture pétrolière qui a augmenté de 80%. Une explication allant dans le sens, comme le laissent prévoir certaines sources proches du GPM, d’une nouvelle augmentation dès le mois de septembre. Il a expliqué que la conjoncture qui prévaut dans la Zone euro et la volatilité des cours des matières premières et de change ont eu une incidence négative sur l’économie nationale, ce qui s’est répercuté sur la demande extérieure adressée au Maroc.

  Le ministre de l’Economie et des Finances a également souligné que les dépenses budgétaires ont connu une augmentation de 49,7% par rapport à la même période de l’année écoulée, pour atteindre 1,8 milliard de dirhams. Il a donc demandé une rationalisation des dépenses, ce qui se traduira par une certaine austérité au niveau du fonctionnement de certains ministères qui souffrent déjà d’insuffisances comme l’enseignement, la santé pour ne citer que ces deux cas-là.

 

  D’autres indicateurs plus alarmants encore comme la perte de 109.000 emplois laissent planer l’inquiétude sur l’avenir de notre économie. Il en va de même pour les réserves de devises qui sont estimées à seulement 60 milliards de dirhams.

 

  L’argentier du Royaume qui était accompagné de Idriss Azami Al Idrissi, ministre chargé du Budget, a imputé la conjoncture à  la crise internationale, et plus particulièrement celle qui sévit dans la Zone euro et qui  a eu  un impact négatif sur l’économie nationale à travers la régression de la demande externe, l’augmentation des prix des matières premières. Le ministre de l’Economie a invoqué également la question de la liquidité monétaire, le recul des nuitées touristiques ainsi que celui des crédits destinés au secteur immobilier. Bref, après six mois d’exercice, le gouvernement a enfin daigné reconnaître que l’image qu’il donnait aux Marocains de leur économie était fausse.

 

  Le Centre marocain de conjoncture, présidé par Habib El Malki a, à maintes reprises, alerté dans ses notes de conjoncture, sur la gravité de la situation. Cependant, à chaque fois, c’étaient des sorties médiatiques des membres du gouvernement Benkirane qui venaient démentir les prévisions dudit centre ainsi que celles d’autres instances nationales et internationales. En fait, admettre les impacts de la crise par le gouvernement semble être une préparation pour d’éventuelles hausses des prix des matières subventionnées et peut-être le démantèlement de la Caisse de compensation qui se traduira par une cherté de la vie et une crise plus aiguë que celle tracée par l’argentier du Royaume.

Par KAMAL MOUNTASSIR

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