vendredi 17 mai 2024

Drame d’Imlil : Ouverture du procès le 2 mai

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La première audience de l’affaire Imlil aura lieu le 2 mai à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat (Annexe de Salé). 24 accusés comparaitront en état d’arrestation. rapporte aujourd’hui le site Médias24.

Il s’agissait du meurtre de deux touristes scandinaves dans la région d’Imlil dans la nuit du 16 au 17 décembre 2018. 23 des accusés sont marocains. Le 24e est Kevin Zoller Guervos, qui porte la double nationalité espagnole et suisse.

Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été tuées dans la nuit du 16 au 17 décembre au Maroc, où elles étaient en vacances.

Leurs corps ont été découverts sur un site isolé du Haut-Atlas, dans un secteur prisé des amateurs de randonnée. Les deux victimes ont été décapitées dans un acte terroriste.

Les autorités marocaines avaient alors annoncé une vingtaine d’arrestations en lien avec cette affaire, qui a suscité une vive émotion en Norvège, au Danemark et au Maroc.

Le juge d’instruction Abdelkader Chentouf, juge anti-terroriste près la cour d’appel de Rabat, a inculpé les 24 accusés et a décidé de les déférer devant la chambre criminelle. Ils sont tous accusés de faits relevant ou liés au terrorisme. En tête de liste, figurent les trois auteurs des meurtres terroristes ainsi que leur complice, co-auteur des crimes, qui les avaient quittés peu de temps après le passage à l’acte.                          

L’ordonnance de renvoi est un document volumineux de 230 pages comportant les aveux des accusés devant le juge d’instruction ou devant les enquêteurs du BCIJ. Le récit des actes terroristes commis en décembre 2019 est précisé, selon le site Médias24 qui a relayé l’information.

 On y apprend, selon le même site,  que la décision de commettre ces actes terroristes a été prise le 12 décembre. Le lendemain, la bannière noire de Daech a été fabriquée à l’aide d’une chemise de couleur noire et deux petits pots de peinture, un blanc et l’autre noir. Ils ont également rédigé le texte qu’ils allaient enregistrer devant caméra et diffuser, annonçant leur allégeance à Abou Bakr Baghdadi. Curieusement, leurs actes étaient justifiés par leur volonté de venger leurs frères jihadistes tués dans un seul endroit de Syrie, Al Hajine. LA vidéo d’allégeance a été enregistrée dans la chambre à coucher du dénommé Abderrahmane Al Khayali, l’un des 24 accusés.

Le vendredi 14 décembre à l’aube, les quatre compères se sont retrouvés : Abdessamad Al Joud, Abderrahmane Al Khayali, Younès Ouzyad et Rachid Afati. Chacun s’est chargé de se munir d’un couteau de grande taille. Afati a fourni une petite tente. Les quatre se sont débarrassés de tout signe vestimentaire ou pileux pouvant montrer un quelconque engagement religieux.

Pour se rendre à Imlil, ils ont emprunté un taxi. Ils ont acquis des provisions alimentaires ainsi que six cartes de recharge téléphonique voix et données, pour pouvoir uploader leur future vidéo de meurtre terroriste.

Ils ont commencé alors à repérer les cibles potentielles. Trois premières tentatives ont échoué en raison de la présence d’accompagnateurs locaux ou de circonstances non propices.

Le dimanche 16 au matin, ils se sont retrouvés dans la région du mausolée Chamharouch où un nouveau plan de meurtres terroristes de touristes étrangers a échoué.

A ce moment-là, fatigué, Abderrahmane Khayali a rebroussé chemin à Marrakech.

Les trois autres ont poursuivi leurs recherches. Vers 19H, ils ont entrepris d’installer leur tente sur une route menant au mausolée et au même moment, les deux touristes sont arrivées et ont planté leur propre tente pas trop loin des trois assassins. 150 mètres séparaient les deux tentes.

Les trois terroristes ont alors décidé de tuer les deux touristes cette nuit-là. Ce qui fut fait peu après minuit, d’une manière atroce. Ils ont alors entrepris de quitter les lieux à pied, et dans leur précipitation, ont oublié dans leur tente, la carte d’identité nationale de Abdessamad Al Joud.

Le lendemain matin, lundi 17 décembre 2018, ils étaient à Marrakech. Abdessamad Al Joud a alors diffusé les deux vidéos, d’allégeance et de meurtres, par l’application Telegram, à destination des différents groupes extrémistes au sein desquels il était actif.

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