dimanche 30 juin 2024

Espoir d’un retour à une vie presque normale pour les jurés du procès Trump

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Protégés tout au long du procès par leur anonymat, les jurés qui ont reconnu jeudi Donald Trump «coupable» espèrent reprendre une vie (presque) normale, bien que ces 12 New-Yorkais soient dorénavant face à un «danger» inédit pour leur sécurité, estiment des experts. 

Signe de l’extrême sensibilité de la question de la sécurité du jury du tribunal de Manhattan, le juge Juan Merchan avait sommé l’accusé Donald Trump de ne jamais s’en prendre à ces cinq femmes et sept hommes dans ses propos publics.

Cette décision est toujours effective et s’applique également aux témoins ainsi qu’à la famille du juge — lequel a souvent été injurié par Donald Trump — et à celles des procureurs, au moins jusqu’au prononcé de la peine le 11 juillet.

Après que les jurés eurent répondu «oui coupable» aux 34 chefs d’accusation pour falsifications comptables, le juge Merchan les a remerciés d’avoir «accordé à cette affaire toute l’attention qu’elle méritait».

   Confidentialité

Mais dans une mise en garde à peine voilée, il a insisté sur la confidentialité à laquelle ils étaient tenus durant le procès.

«Vous vous rappellerez [qu’au début du procès] je vous ai un peu sermonnés. Vous êtes dorénavant libres de discuter de l’affaire si vous en avez envie C’est un choix qui vous appartient», a prévenu le magistrat, la voix un peu tremblante.

Pour Claire Finkelstein, professeure de Droit à l’université de Pennsylvanie, l’identité de chaque juré va finir par «sortir et ce sera par le biais de la défense» de Donald Trump.

Anonymes pour le grand public et la presse, les 12 jurés ne l’étaient pas pour les avocats de la défense et de l’accusation.

D’après l’organisation Advance Democracy, citée vendredi par la télévision NBC News, des propos violents contre le juge Merchan et le procureur qui a instruit toute l’affaire, Alvin Bragg, ainsi que leurs adresses présumées et celles de jurés, ont circulé sur des comptes de réseaux sociaux de partisans trumpistes.

Dans une Amérique ultra polarisée, à cinq mois de la présidentielle entre Joe Biden et Donald Trump, les jurés «vont se retrouver en danger et c’est un vrai sujet d’inquiétude», redoute Mme Finkelstein.

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