dimanche 19 mai 2024

Une bonne poignée de mains est un signe de santé

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Une étude récente montre que les personnes dont la force manuelle de préhension est relativement faible ont des signes d’un vieillissement accéléré de leurs gènes comparativement aux personnes plus fortes. 

Il est bien établi que la force musculaire a des répercussions positives sur la santé globale, en particulier en termes de prévention de l’ensemble des maladies chroniques.  

Cela est bien illustré par les résultats d’une étude réalisée auprès de 140 000 personnes, où on a observé que la réduction de la force de préhension (la poigne) était associée à un risque plus élevé de mortalité prématurée, et ce, indépendamment du statut socioéconomique.

Ces résultats sont en accord avec une étude réalisée en Suède sur des hommes jeunes, à la fin de l’adolescence, qui étaient évalués pour leur aptitude au service militaire : on a observé que ceux dont la force de poigne se classait parmi les plus faibles avaient un risque 20 % plus élevé de décéder avant la fin de la cinquantaine comparativement à ceux qui étaient plus forts.

Les mécanismes détaillés en cause demeurent encore inconnus, mais s’expliquent vraisemblablement par les nombreux effets positifs de l’exercice sur l’ensemble du corps. Les muscles sont en effet des organes très dynamiques qui, lorsqu’ils sont sollicités par l’exercice, relâchent de nombreuses molécules qui influencent positivement la fonction de plusieurs organes.

Âge biologique

Selon une étude récente, ces effets positifs de la force musculaire impliqueraient également un ralentissement du processus de vieillissement.

Dans cette étude, les chercheurs se sont penchés sur la contribution potentielle de l’épigénétique, c’est-à-dire l’ensemble des modifications (la méthylation, en particulier) qui s’accumulent dans l’ADN au cours du vieillissement. Plus ces modifications sont nombreuses, plus elles reflètent un vieillissement prématuré des cellules : par exemple, deux personnes peuvent avoir le même âge chronologique, mais présenter des profils épigénétiques complètement différents selon leur hérédité et leur mode de vie (alimentation, exercice, stress, pollution, etc.) et donc ne pas avoir le même âge biologique.  

En d’autres mots, nous ne vieillissons pas tous au même rythme et une personne peut avoir en réalité un corps plus jeune ou plus vieux que son âge, selon le degré de modifications épigénétiques dans son ADN. 

Vieillissement prématuré

Il semble que la force musculaire, telle que mesurée par la force de poigne, pourrait influencer cette accélération du vieillissement.  

En utilisant un dynamomètre de main comme appareil de mesure, les chercheurs ont examiné la force de préhension de 1275 participants et, en parallèle, ont déterminé l’âge épigénétique approximatif de chacun d’entre eux à partir de leurs cellules sanguines.  

Ils ont constaté qu’en général, plus la force de préhension d’une personne était faible, plus son âge épigénétique était élevé, c’est-à-dire que son ADN présentait des signes d’une accélération du vieillissement.  

Étant donné que ces modifications à l’ADN accroissent le risque de l’ensemble des maladies chroniques, cela suggère donc que la diminution de la force musculaire représente un biomarqueur précoce de la vulnérabilité d’une personne à développer ces maladies.

L’amélioration de la force musculaire représente donc un ingrédient essentiel pour vieillir en santé. Il est bien établi que la force de la main reflète la force de l’ensemble des muscles du corps, et les études montrent que l’ensemble des exercices de résistance, pas simplement ceux qui font appel aux muscles des bras, améliorent la force de préhension. Il est donc important d’effectuer régulièrement des exercices de musculation, même légers, pour améliorer sa force musculaire et vivre plus longtemps. 

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