dimanche 5 mai 2024

Intelligence artificielle: Un cadre juridique s’impose

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Sous l’effet des mutations accélérées liées à la révolution numérique, le monde est aujourd’hui aux portes d’une nouvelle ère qui sera dominée par l’intelligence artificielle (IA) et ses applications, ce qui rend nécessaire de repenser cette nouvelle donne qui comporte beaucoup de dangers pour les valeurs et les droits humains.

Plusieurs interrogations se posent en ce sens: Sommes-nous entrés dans une période d’incertitude ? Les technologies de l’IA vont-elles nous faire douter de tout ?

Certes, ces technologies constituent une opportunité pour l’Homme dans les domaines vitaux de l’éducation, la santé, l’environnement, la culture, le commerce et autres. Mais elles suscitent, simultanément, de nombreuses inquiétudes quant aux risques et dangers qu’elles font peser sur les individus et les pays. Ainsi, il s’avère nécessaire de réfléchir aux moyens de contrôler cette technologie à double tranchant et de légiférer autour de son utilisation.

Soulignant que la recherche sur les applications de l’IA remonte à plus de 40 ans, l’expert en sécurité informatique Marouane Harmach explique que le grand public n’a découvert cette technologie qu’en 2022.

Les risques liés à l’IA sont comme « un nouveau continent qu’on n’a pas encore fini d’explorer malgré des années de recherche », compte tenu de ses usages multiples et ses applications très diverses, relève cet expert dans une interview accordée à la MAP.

Le danger, dit-il, réside dans le fait que la criminalité transcontinentale, les Hackers ainsi que les individus et les organisations aux intentions malveillantes, utilisent ces applications dans le cadre de ce qu’on appelle les guerres de quatrième génération.

Selon plusieurs experts, encadrer l’utilisation des applications de l’IA constitue une problématique mondiale qui requiert une réflexion approfondie. Dans ce sens, l’expert en sécurité informatique souligne qu’un code éthique peut être mis sur pied sous la coupole des Nations Unies ou d’organisations continentales et régionales, en vue d’édicter un ensemble de règles juridiques pour encadrer l’utilisation des applications de l’IA aussi bien par les particuliers que dans le domaine commercial ou encore au niveau des États.

Comme c’est le cas pour Internet et les smartphones qui sont accessibles à un large public et qui peuvent être utilisés à bon ou à mauvais escient, l’IA comporte des risques de dérapage, explique ce spécialiste, soulignant que cette technologie, qui est aujourd’hui à la portée de tout le monde, peut servir à la diffusion de Fake News et d’images truquées. Partant, il s’avère nécessaire de faire converger les efforts des institutions étatiques, de l’école, de la société civile et des médias pour protéger la société des dangers liés à un mauvais usage de cette technologie révolutionnaire, insiste M. Harmach, appelant à promouvoir les utilisations de l’IA dans des domaines vitaux tels que la médecine et l’enseignement.

« Au Maroc, on ne crée pas encore ce genre d’applications. Nous sommes encore au stade de consommateurs », soutient-il, relevant que certaines entreprises et institutions ont commencé à utiliser l’IA dans leurs services clients.

Par ailleurs, M. Harmach met l’accent sur la nécessité d’introduire l’intelligence artificielle comme une matière à enseigner à l’école, de promouvoir la recherche scientifique dans ce domaine et de réfléchir dès à présent à un cadre juridique pour réglementer l’utilisation des applications de l’IA et protéger les individus et la société des dangers de cette nouvelle prouesse technologique.

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