Au-delà de la reconnaissance de culpabilité, l’enjeu de ce procès en deux parties est centré sur la peine capitale qui pourrait être prononcée par la justice fédérale américaine.
Durant la phase d’instruction, des avocats de Robert Bowers avaient proposé en vain de plaider coupable en échange de la garantie que leur client ne serait pas condamné à mort.
Le département de la Justice américaine avait refusé.
Le 27 octobre 2018, Bowers avait fait irruption dans la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, armé de trois pistolets et d’un fusil d’assaut semi-automatique.
Criant tous les juifs doivent mourir
, il avait ouvert le feu et tué 11 personnes, dont une fidèle de 97 ans, en pleine cérémonie de shabbat dans un quartier juif historique de Pittsburgh, commettant l’attaque la plus sanglante contre des juifs aux États-Unis.
Avant cela, il avait posté des messages racistes, antisémites et hostiles aux étrangers immigrés sur un réseau social d’extrême droite.
Dès 2019, le procureur fédéral de Pittsburgh avait prévenu qu’il requerrait la peine de mort pour Robert Bowers, citant son absence de remords
et sa haine et son mépris
pour les juifs.
Durant les débats du procès commencés fin mai, son avocate Judy Clarke avait d’entrée reconnu que son client était bien l’homme qui avait tiré sur des juifs. Il ne sert à rien de chercher du sens à un acte insensé
, avait-elle défendu, cherchant avant tout à sauver la vie de Bowers plutôt qu’à plaider son innocence.
Une hausse des actes haineux
Ce procès se tient dans un contexte de poussée d’actes racistes et antisémites aux États-Unis, qui ont atteint le niveau le plus haut depuis 30 ans, d’après des statistiques de la police fédérale, le FBI, citées en avril par le Washington Post.
D’après l’organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme Anti Defamation League, le pays avait connu en 2021 un nombre record de 2717 actes antisémites (agressions, attaques verbales, dégradations matérielles…), soit une augmentation de 34 % sur un an.
En 2022, cette association a dénombré 3697 actes antisémites (une augmentation de 36 % sur un an), du jamais-vu depuis 1979, selon le Washington Post.