samedi 27 avril 2024

La qualification des ressources humaines: enjeu majeur pour la diplomatie marocaine

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Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a présenté, mercredi 9 novembre 2022, devant la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE, les projets de loi pour l’approbation d’accords internationaux et le projet de sous-budget du ministère au titre de l’année 2023.

M. Nasser Bourita a expliqué devant la commission les détails du budget alloué à son département au titre de l’année 2023, où il ressort un intérêt particulier porté aux ressources humaines.

En effet, la qualification des ressources humaines est un enjeu majeur pour le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des MRE, et leur appui financier est indispensable. Et pour cause, le Royaume a besoin d’un corps diplomatique efficace, compétent et à haut degré de professionnalisme, et ce à même de relever le défi de la défense de l’intégrité territoriale et la cause nationale.

Ainsi, au titre du projet de loi des finances 2023, le gouvernement a augmenté de 2,45% le budget du ministère des Affaires étrangères qui s’est élevé à 4,31 milliards de dirhams. pour accompagner le sursaut de la diplomatie marocaine.

Cette enveloppe est répartie de la manière suivante : 3,8 MMDH pour le département des Affaires étrangères et de la Coopération africaine tandis que celui des Marocains résidant à l’étranger est doté de 461 millions de dirhams.

La masse salariale du personnel diplomatique pèse lourdement, à l’instar des autres départements ministériels, sur le budget de fonctionnement en accaparant 2,6 MMD. Un chiffre qui sera en augmentation en 2023.

Le ministère veut instaurer un système d’évaluation de la performance des diplomates, qu’ils soient à l’intérieur dans les institutions de la diplomatie marocaine ou à l’extérieur du territoire national.

Pour mieux encadrer le parcours professionnel des diplomates marocains, apprend-on du rapport de compte-rendu du ministre de tutelle, Nasser Bourita, le ministère entend évaluer leurs compétences lors du processus de nomination aux postes à l’étranger au niveau des consulats et des ambassades.

Sur ce point, le rapport de la Commission fait état de la détermination du département de Nasser Bourita à mettre en place une nouvelle approche dans la gestion de la mobilité des fonctionnaires.

En effet, le choix du lieu d’affectation prend en considération le parcours personnel du diplomate concerné, en plus de ses choix personnels et ses propres compétences.

Le nouveau système d’évaluation n’est qu’un élément par rapport à la stratégie du ministère qui veut réorganiser tout le corps diplomatique. En fait, le dispositif d’organisation interne est conçu de sorte à rehausser le niveau et le degré de performance des diplomates, y compris les auxiliaires, dont le statut devrait faire l’objet d’une réforme profonde.

Il est à rappeler que, le ministère des Affaires étrangères dispose jusqu’à présent, de 2880 diplomates, sans compter les 140 personnes employées dans le département des Marocains résidant à l’étranger.

Parmi les 2880 diplomates susmentionnés, 2293 sont subordonnés directement aux services du ministère, sachant qu’il existe 419 fonctionnaires détachés (Sûreté nationale, Administration de la Défense nationale, etc.) et 170 agents auxiliaires à titre provisoire.

Ainsi, 41% du cops diplomatique est affecté à l’administration centrale alors que 32% est affecté au niveau des ambassades et 27% dans les consulats.

Tout le personnel ainsi énuméré est classé à l’échelle 10 et plus. En 2023, le ministère des Affaires étrangères a droit à 120 postes budgétaires répartis entre secrétaires, conseillers et techniciens des Affaires étrangères.

Rappelons que, de 2002 à 2022 le corps diplomatique marocain a recruté 1234 diplomates. Un chiffre légèrement inférieur aux départs à la retraite qui ont atteint, dans la période susmentionnée, 1440.

Ceci dit, le ministère souffre d’un manque de 206 postes budgétaires. Un déficit d’autant plus sensible que le ministère est en expansion, sachant que 31 nouveaux services administratifs ont été créés, nécessitant 91 fonctionnaires depuis 2011, lit-on sur le même rapport.

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