jeudi 28 mars 2024

Peine de mort: le Maroc peut jouer «un rôle d’éclaireur» sur l’abolition

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Lareleve.ma-AFP

 

  L’ambassadeur français pour les droits de l’Homme, François Zimeray, a jugé que le Maroc était en mesure de jouer un «rôle d’éclaireur» au sein du monde arabe sur la question de l’abolition de la peine de mort, jeudi lors d’un congrès régional inédit à Rabat.

 

  «Le Maroc est en position, aujourd’hui, de jouer un rôle d’éclaireur sur la question des droits de l’Homme dans la région, et en particulier sur la question de l’abolition», a affirmé à l’AFP M. Zimeray, qui venait de s’exprimer lors de ce congrès réunissant plusieurs centaines d’officiels et de représentants de la société civile de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

 

  Cet «exercice démocratique», qualifié « d’étape importante» alors qu’aucun pays arabe n’a encore aboli la peine capitale, se déroule dans un climat «apaisé» et «me conforte dans l’idée que le Maroc ouvre une voie», a-t-il dit.

 

  La France vient de lancer une campagne internationale contre la peine de mort. Au Maroc, un moratoire est appliqué de facto depuis 1993 mais une centaine de condamnés à mort restent dans l’attente d’une exécution.

 

  Les ONG locales appellent, elles aussi, les autorités marocaines à «montrer l’exemple», s’appuyant notamment sur la nouvelle Constitution adoptée en 2011, qui consacre le «droit à la vie».

 

  «Le moratoire, c’est une étape, mais qui n’est pas satisfaisante. Déjà, il faut bien voir que derrière ces mots (…) il y a des réalités humaines. Ca veut dire qu’il y a des gens dans le couloir de la mort qui subissent la torture de l’incertitude du lendemain», a fait valoir François Zimeray.

 

  «Nous voulons mettre toute la force de nos liens et de notre amitié avec le Maroc au service de cet encouragement à faire ce pas audacieux, qui demande du courage politique », a-t-il expliqué.

 

  Le congrès qui se tient jusqu’à samedi doit être l’occasion de tables rondes mais aussi d’entendre le témoignage d’ex-condamnés à mort. Les participants viennent du Maghreb, mais aussi d’Egypte, d’Irak, du Liban ou encore du Yémen.

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