dimanche 12 mai 2024

Le gouvernement Benkirane passe au sérieux !

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Lareleve.ma-Mohamed Boudari

 

  L’été s’annonce très mal du coté des stations-service, suite à l’entrée en vigueur, aujourd’hui, des nouveaux prix à la consommation de l’essence, du gasoil et du fuel industriel.

 

  En effet, Le prix de l’essence a augmenté de 2 dirhams le litre et celui du gasoil de 1 dirham, alors que la subvention unitaire octroyée à ces produits est de 3,35 dirhams le litre pour le gasoil et 1,50 dirham par litre pour l’essence, indique, dans un communiqué, le ministère chargé des Affaires générales et de la Gouvernance.

 

  Le prix du fuel industriel sera augmenté, quant à lui, de 988,04 dirhams la tonne et restera subventionné à hauteur de 2.000 dirhams la tonne, poursuit la même source.

 

  Ces augmentations interviennent pour faire face à l’augmentation du cours du pétrole brut sur le marché international, annonce, vendredi, le ministère chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, précisant que les prix du gaz butane et du fuel destiné à la production de l’électricité resteront inchangés.

 

  Pour limiter la portée et les effets sociaux que pourraient provoquer ces augmentations à la consommation de ces  produits essentiels dans la vie des ménages, le gouvernement se dit «soucieux de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et la compétitivité du tissu productif national» et de ce fait, le gaz butane ne subira aucune augmentation, « malgré le renchérissement continu de son cours sur le marché international ».

 

   Les décideurs font état de «fluctuations importantes » des prix du pétrole, en ce sens que le baril a atteint un niveau record de 117,4 dollars entre les mois de janvier et mai, contre 78 et 110 dollars pour la même période en 2010 et 2011. tout en notant que la subvention a atteint une moyenne de 3,62 dirhams le litre pour l’essence et 4,68 dirhams le litre pour le gasoil, 3.350 dirhams pour la tonne du fuel industriel, 4.430 dirhams pour le fuel ordinaire destiné à la production de l’électricité et 5.388 dirhams pour le fuel supérieur destiné à la production de l’électricité.

 

Autres explications

 

  Les prix du gaz butane ont atteint, eux aussi, des niveaux record, le prix moyen de la tonne s’étant situé à 960 dollars durant les cinq premiers mois de l’année, contre 860 dollars en 2011, ce qui dépasse une subvention moyenne de 100 dirhams pour la bonbonne de 12 kg et de 25 dirhams pour la bonbonne de 3 kg, soit 250 pc du prix à la consommation. Note le communiqué du gouvernement.

 

    Le gel des prix des hydrocarbures et du gaz butane a eu « un impact négatif » sur le budget de l’Etat, puisque les crédits alloués à la subvention, entre janvier et mai, se sont élevés à quelque 23 milliards de dirhams, alors que l’enveloppe globale consacrée à la compensation des produits pétroliers et des denrées alimentaires ne dépasse guère les 32,5 milliards de dirhams.

 

  « Au regard du coût élevé de la subvention et de ses probables répercussions sur les équilibres macro-économiques, en vue de mobiliser les financements nécessaires aux investissements publics susceptibles de doper la croissance de l’économie nationale et dans l’attente d’une réforme radicale du système de la compensation de manière à être plus profitable aux catégories sociales nécessiteuses, le gouvernement a décidé de répercuter une partie des niveaux actuels de la subvention des hydrocarbures sur les prix intérieurs à la consommation pour l’essence, le gasoil et le fuel industriel, tout en maintenant inchangés les prix du gaz butane et du fuel destiné à la production de l’électricité », ajoute le communiqué.

 

Et le citoyen dans tout cela ?

 

  Le citoyen n’en a rien à faire avec tous ces chiffre aussi réels soient ils. Il a placé sa confiance en Benkirane et son équipe, sous le coup des promesses alléchantes d’augmentation du niveau de vie et de l’indice de croissance dépassant les 7%  dans le programme du PJD! avant de s’établir autour de 5,5 %.

 

  En effet, le programme de Benkirane « vise à réaliser un taux de croissance de 5,5%, à maîtriser l’inflation autour de 2%, à réduire le taux de chômage à 8% et le déficit budgétaire à 3% du PIB (6% attendus en 2011) durant les quatre années à venir».

 

  Cette augmentation pose beaucoup d’interrogations quant à la véracité des motifs avancés par le gouvernement Benkirane. Jamais une telle augmentation n’avait été observée, même au cœur de la crise de 2008 lorsque le prix du baril de pétrole a atteint 135.97$(il est aujourd’hui à 83.26 $).

 Après une période d’entrainement, l’équipe Benkirane passe aux actes avec ces nouvelles augmentations, et l’été s’annonce difficile pour le Gouvernement islamiste si l’on prend en compte, le bruit qui court, selon lequel   l’Etat allait recourir à un emprunt de 1 milliard  de dollars à fin 2012, ce qui affectera d’avantage la casse sur le pouvoir d’achat des ménages.

 

Les nouveaux prix rapportés par la MAP

 

  À partir du 2 juin 2012 (00H00), les prix de vente de base des hydrocarbures sont fixés comme suit (s’ajoutent à ces prix la différence de transport entre les villes): – Gasoil : 8,15 DH/litre au lieu de 7,15 DH/litre (hausse de 1 DH par litre).

 

– Essence 12,18DH/litre au lieu 10,18 DH/litre (hausse de 2 DH par litre).

 

– Fuel industriel : 4666,04 DH/tonne au lieu de 3678 DH/tonne (hausse de 988,04 DH/tonne).

 

– Fuel ordinaire destiné à la production de l’électricité: 2384,83 DH/tonne (inchangé).

 

– Fuel supérieur destiné à la production de l’électricité : 2600,92 DH/tonne (inchangé) – Butane (bonbonne de 12 kg) : 40 DH (inchangé).

 

– Butane (bonbonne de 3 kg) : 10 DH (inchangé).

 

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