jeudi 9 mai 2024

COP28 : le sort des énergies fossiles hante la nuit des négociateurs à Dubaï

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Les ultimes négociations de la COP28 se poursuivent sans interruption dans la nuit de lundi à mardi autour du compromis proposé par le président émirati, très largement rejeté par les pays pour son manque d’ambition sur la sortie des énergies fossiles.

Aux premières heures du dernier jour théorique de la 28e conférence climatique des Nations unies à Dubaï, les pays occidentaux, des États insulaires ainsi que des pays africains et latino-américains ont réitéré leur opposition au texte lors d’une réunion à huis clos, selon des négociateurs joints par l’AFP.

Un nouveau texte, fruit de ces échanges nocturnes au 13e jour du sommet, est espéré mardi matin, selon des délégués et une source proche de la présidence. Mais l’objectif de Sultan Al Jaber, président de la COP28, d’obtenir un accord historique à 11 h, jour anniversaire de l’Accord de Paris, semble désormais hors de portée pour la plupart des délégués.

Lundi soir, Sultan Al Jaber, patron de l’entreprise pétrogazière émiratie et président de la COP28, a proposé un projet d’accord qui laisse toute latitude aux pays pour choisir leur manière de réduire les énergies fossiles.

Le texte de 21 pages ne fixe donc plus aucun objectif commun de sortie du pétrole, du gaz et du charbon, pourtant envisagé dans les versions antérieures, ce qui constituerait une décision historique si elle était adoptée par consensus des 194 pays, plus l’Union européenne, ayant ratifié l’Accord de Paris.

Les énergies fossiles sont responsables des deux tiers environ des émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique et de son cortège de catastrophes (sécheresses, canicules, inondations). Le réchauffement depuis l’ère industrielle pourrait même attendre 1,5 °C dès le début des années 2030 si l’humanité ne diminue pas de 43 % ses émissions d’ici là par rapport à 2019.

Les yeux sont également tournés vers la Chine et les États-Unis, les deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre (41 % à eux deux).

En novembre, dans la déclaration de Sunnylands, les deux puissances s’étaient accordées pour éviter de parler de sortie des énergies fossiles, mais soulignaient le rôle des énergies renouvelables pour les remplacer progressivement.

La Chine, qui joue un rôle fondamental pour rallier le monde en développement vers un consensus final, veut s’en tenir à la formule de Sunnylands, alors que les États-Unis veulent aller plus loin, analyse Li Shuo, du centre de réflexion Asia Society.

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