vendredi 3 mai 2024

«Le monde est sans dessus dessous», s’inquiète le chef de l’ONU

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Les inondations catastrophiques de Derna, en Libye, représentent un «triste instantané» d’un monde «emporté par le torrent des inégalités et des injustices», a déploré mardi le secrétaire général de l’ONU, évoquant l’impact d’une «compilation» de «fléaux», du changement climatique aux années de conflit.

«Il y a tout juste neuf jours, nous avons découvert une vision d’enfer, un paysage terrible, conséquence d’une compilation de nombre des problèmes auxquels le monde est confronté», a décrit Antonio Guterres à l’ouverture de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.

Les milliers de personnes qui ont perdu la vie «ont été victimes de plusieurs fléaux. Victimes d’années de conflits. Victimes du chaos climatique. Victimes des leaders, qui, là et ailleurs, n’ont pas su trouver la voie de la paix».

Elles sont mortes «à l’épicentre de cette indifférence : en 24 heures, le ciel a déversé l’équivalent de 100 fois le volume d’un mois de précipitations; les barrages ont lâché après des années de guerre et de négligence; et tout ce que la population connaissait a été rayé de la carte», a-t-il dénoncé.

«En ce moment même, les corps des victimes s’échouent sur les plages de la Méditerranée, tandis que des milliardaires prennent le soleil sur leurs super-yachts. Derna est un triste instantané de l’état de notre monde, emporté par le torrent des inégalités et des injustices, et paralysé devant les défis à relever».

«Le monde est sans dessus dessous», s’est encore inquiété le secrétaire général, avant de dresser un sombre tableau du paysage international, des tensions géopolitiques qui «s’aggravent» au réchauffement climatique, «menace qui compromet le plus directement notre avenir».

«Les changements climatiques ne sont pas que des changements météorologiques. Les changements climatiques bouleversent ce qu’est la vie même sur notre planète», a insisté Antonio Guterres qui organise mercredi un sommet sur l’ambition climatique. Et en la matière, «les mesures prises ne sont pas du tout à la hauteur de l’enjeu».

Et «face à toutes ces crises, le système humanitaire mondial est au bord de l’effondrement», a-t-il mis en garde.

«Nos opérations humanitaires sont obligées de se résoudre à des coupes massives. Mais si nous ne donnons pas à manger à celles et ceux qui ont faim, c’est le conflit que nous alimentons.»

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