Le James-Webb a tourné son regard infrarouge vers une géante gazeuse en orbite autour d’un système double de naines brunes très proche du Système solaire. Il y a révélé des nuages de sable poussés par des vents à plus de 800 °C dans une atmosphère contenant de l’eau et du méthane !
Le James-Webb continue son voyage dans les pas du télescope Hubble dans le but de faire mieux que lui dans plusieurs domaines de l’astronomie, de la cosmologie aux exoplanètes. On attend de lui qu’il dépasse notamment les découvertes de Hubble concernant la composition des atmosphères des exoplanètes. Le chemin est encore long pour l’identification de biosignatures plutôt convaincantes dans l’atmosphère d’une potentielle exoTerre, probablement des décennies comme l’avait expliqué à Futura à plusieurs reprises l’astrophysicien Franck Selsis, membre du CNRS et du Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (LAB).
Cela passera par l’étude aussi des atmosphères d’exoplanètes qui sont des géantes gazeuses car il s’agit notamment de déterminer si des processus de la physique et de la chimie des exoplanètes ne peuvent pas mimer des processus chimiques qui, sur Terre, sont souvent associés au vivant. Ainsi, la découverte d’une atmosphère très riche en oxygène peut simplement vouloir dire qu’un rayonnement ultraviolet important a « photo-ionisé » beaucoup de molécules d’eau, et pas que cet oxygène est le produit d’organismes photosynthétiques, fussent-ils du type de ceux imaginés par Carl Sagan et Edwin Salpeter dans l’atmosphère d’une géante gazeuse comme Jupiter, voire même de naines brunes.
Un corps de masse planétaire autour de deux naines brunes jeunes
Le James-Webb peut nous aider en observant des systèmes planétaires proches du Système solaire comme celui de Trappist-1. On a aussi aujourd’hui un exemple prometteur de ce qui nous attend dans un futur proche avec plusieurs communiqués faisant état d’observations assez spectaculaires faites par le James-Webb, et qui concernent le corps planétaire appelé VHS 1256 b.
Il avait été découvert en 2015 autour d’un système binaire, VHS 1256-1257, constitué de deux naines brunes à une distance encore incertaine dans la Voie lactée mais de seulement 40 à 60 années-lumière environ du Soleil, en direction du Corbeau dans l’hémisphère Sud, une de la constellation déjà connue de Ptolémée, le célèbre astronome grec du IIe siècle.