vendredi 26 avril 2024

La démarche américaine en faveur du Maroc, un choix stratégique

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En se tournant vers le Maroc, les États-Unis agissent conformément à un choix stratégique et non pas selon les aléas d’une diplomatie de l’humeur qui change selon les circonstances, estime l’écrivain-journaliste, Abdelhamid Jmahri.

Dans son éditorial  »Au risque de vous déplaire ! » intitulé  »Le vote du budget américain de défense : Pour mieux comprendre les dessous de la victoire marocaine », à paraître dans la livraison de jeudi du quotidien arabophone  »Al Ittihad Al Ichtiraki », il note qu’on assiste aujourd’hui à un renforcement de la volonté américaine de se tourner vers le Maroc, un nouveau paradigme qui confirme que cette démarche est un choix stratégique et non pas le résultat d’une diplomatie de l’humeur qui change selon les circonstances.

Il soutient, à l’appui, que toutes les pressions menées par le lobby anti-marocain dans le Congrès Américain n’ont pas réussi à faire barrage à la coopération maroco-américaine lors du vote du budget de défense pour l’année fiscale 2023, citant pour preuve que le budget relatif à la coopération entre le Maroc et les États-Unis dans le domaine de la sécurité et de la défense n’a fait l’objet d’aucune réduction. Il fait remarquer, à ce propos, que  »le Sahara est bien sûr au cœur de cette coopération qui suscite l’hostilité des voisins et les lobbies à leur solde au niveau de la prise des décisions aux États-Unis ».

Et de souligner que la signature du budget de défense par le Président américain signe aussi l’arrêt de mort de tous ceux qui ourdissaient ces deux dernières années des manœuvres contre le Maroc, c’est-à-dire depuis la retentissante reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara par les États-Unis, laquelle décision a totalement et définitivement changé la donne dans la région.

 »Visiblement, le succès du Maroc exacerbe l’hostilité à son encontre », ironise-t-il, avant d’ajouter que l’administration américaine a fait, en revanche, le choix de renforcer la coopération avec le Royaume comme en témoigne le vote du budget de défense et les dispositions que ce texte prévoit en matière de coordination avec le Maroc.

Mieux, le renforcement de la coopération stratégique entre le Maroc et les États-Unis est aujourd’hui au cœur du succès diplomatique du Maroc, observe le directeur de publication du journal  »Al Ittihad Al Ichtiraki », avant d’indiquer que le vote du budget de défense ne se résume point à son aspect technique puisqu’il englobe toutes les menaces qui pourraient porter atteinte aux intérêts nationaux de Washington et ses alliés et sur la base desquelles les États-Unis définissent le niveau de coordination dans les régions jugées difficiles du Globe, dans le Moyen-Orient, en Asie ou encore en Afrique.

Mais le plus important, l’élément nouveau cette année est que le lobby anti-marocain n’a pas réussi cette fois-ci à imposer un quelconque engagement du Maroc vis-à-vis des Américains comme cela s’est produit l’année dernière, relève-t-il, avant de noter que ce vote accorde au Maroc une place avancée dans le domaine de la coopération sécuritaire et militaire, dans le cadre de l »’African Lion », le plus grand exercice militaire en dehors du territoire américain, ou encore sur le plan du resserrement de la coordination sécuritaire qui connaît une dynamique exceptionnelle à travers la coalition internationale contre Daesh au sein de laquelle le Maroc joue un rôle important, accueillant aussi un sommet mondial sur le sujet, une première dans un pays africain.

Abdelhamid Jmahri considère, à ce propos, que la stabilité est devenue une question vitale dans la politique américaine dans le Monde et au Moyen-Orient, soulignant que  »le Maroc est la seul havre de paix dans une région troublée. Ce qui fait de la coopération maroco-américaine en faveur de la stabilité une véritable leçon de géostratégie ».

Et d’indiquer que le Maroc entretient une étroite coordination avec les États-Unis au sujet de nombreuses questions sécuritaires centrales, participant chaque année à plus de 100 manœuvres militaires dont l »’African Lion », le plus grand exercice militaire en Afrique et le Maroc est aussi un partenaire majeur dans les programmes d’instruction, de formation militaire internationale américaine et sur le registre de la vente des armes.

Il rappelle, à ce propos, que le Maroc et les États-Unis ont signé en octobre 2020 une  »feuille de route pour la coopération en matière de défense » d’une durée de dix ans, qui oriente la coopération dans les domaines prioritaires, notamment la modernisation de l’arsenal militaire du Maroc et les efforts visant à faire face ensemble et de manière plus efficace aux menaces régionales.

Une convention qui inscrit la coopération bilatérale dans une dimension stratégique cruciale que des alliés et des ennemis n’arrivent toujours pas à en saisir l’apport et la portée, conclut-il.

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