dimanche 12 mai 2024

Pays hôte de la COP28, les Émirats se disent prêts à faire face aux chaleurs extrêmes

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Les Émirats arabes unis sont prêts à faire face à la hausse des températures qui risque de rendre certaines régions du Golfe inhabitables d’ici la fin du siècle, a assuré la ministre du Changement climatique de ce pays pétrolier à la veille de la COP28.

Une longue expérience des étés rigoureux du désert a appris au pays à vivre avec des températures qui flirtent régulièrement avec les 50 degrés Celsius, a-t-elle déclaré.

«Nous sommes en adaptation depuis de nombreuses années», a déclaré Mariam Almheiri dans une interview avant la conférence des Nations unies sur le climat COP28 qui démarre jeudi à Dubaï.

Les étés torrides, au cours desquels de nombreuses personnes fuient vers des climats plus cléments semblent devoir s’aggraver en raison du changement climatique, comme le montrent plusieurs études.

La chaleur extrême et l’humidité élevée de la région constituent un mélange dangereux, car dans de telles conditions, le corps humain peine à se refroidir en évaporant la sueur.

Le Golfe est l’un des rares endroits où l’on a mesuré à plusieurs reprises ce qu’on appelle des températures humides supérieures à 35°C, le seuil de survie humaine au delà duquel un individu peut mourir en quelques heures, quels que soient son âge, son état de santé et sa condition physique.

Empreinte carbone

Alors que cette année est en passe d’être la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, les Émirats modifient la conception de leurs bâtiments et leur planification urbaine afin de créer des environnements de vie plus supportables, même à l’extérieur, a déclaré Mme Almheiri.

Parcs et végétalisation – dont la plantation de 100 millions de mangroves, un puits de carbone efficace – d’ici à 2030, permettront également d’atténuer la chaleur, a-t-elle ajouté.

«Les gens ne réalisent pas qu’en réalité, plus de 70% de notre économie n’est pas basée sur le pétrole. Nous avons déjà mis en place une grande partie de l’infrastructure des énergies renouvelables».

«Nous veillons à ce que les bâtiments soient construits à un niveau tenant compte de l’élévation du niveau de la mer qui pourrait se produire bientôt», a encore dit la ministre.

Le recours systématique à la climatisation pendant presque toute l’année fait de l’empreinte carbone de ce pays l’une des plus élevées au monde par habitant.

Les autres facteurs sont les voitures qui encombrent les autoroutes à plusieurs voies et et les attractions gourmandes en énergie, telles qu’une piste de ski intérieure avec de la neige artificielle maintenue à une température constante de – 2°C.

Pro-climat et pro-croissance

Malgré ces défis, les Émirats visent la neutralité carbone d’ici 2050 (sans prendre en compte le pétrole et le gaz exportés) en augmentant la production des énergies nucléaire, solaire et éolienne, en étendant les réseaux de métro et de chemin de fer, et en promouvant les véhicules électriques.

La société Masdar, dirigée par Sultan Al Jaber, président de la COP28 et PDG du géant pétrolier national (ADNOC), est l’une des plus grandes entreprises mondiales d’énergies renouvelables, ce qui témoigne de l’ambition du pays de prendre la tête de la transition énergétique.

«Nous examinons la question secteur par secteur, en associant le privé, les membres de la communauté, le monde universitaire et en veillant à ce que les jeunes fassent également partie de cette conversation», a indiqué la ministre. L’objectif est de «comprendre comment nous pouvons réduire les émissions de carbone de ces secteurs, mais aussi comment les individus peuvent, eux aussi, faire leur part» du travail.

Mme Almheiri a souligné faire des gestes en faveur de l’environnement au niveau personnel. «Qu’il s’agisse de veiller à ne pas mettre d’aliments comestibles à la poubelle ou d’être un peu plus consciente de ce que l’on achète et de la provenance des produits».

La stratégie «zéro émission que nous venons d’annoncer est une voie favorable au climat et à la croissance, mais elle implique également un changement d’état d’esprit dans notre façon de travailler et de vivre», a déclaré la ministre.

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