samedi 27 juillet 2024

Israël : nouvelle vague de manifestations contre la réforme judiciaire

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Des milliers d’opposants au projet de réforme judiciaire ont manifesté et bloqué des routes mardi en Israël, après le vote en première lecture au Parlement d’une mesure controversée de ce texte accusé de porter atteinte à la démocratie.

La police a utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants à Tel-Aviv et indiqué avoir arrêté 71 personnes à travers le pays.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, agitant des drapeaux israéliens blanc et bleu, klaxonnant et criant des slogans hostiles à la réforme.

Ce mouvement de contestation réunit chaque semaine depuis janvier des dizaines de milliers de personnes en Israël, contre ce projet de loi porté par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, l’un des plus à droite de l’histoire du pays.

Le gouvernement nous prive de nos droits et c’est cela que nous combattons, témoignait Sivan Levin, 48 ans, employée dans les hautes technologies. Nous voulons montrer au monde entier que notre démocratie est en danger, poursuivait cette manifestante.

D’autres groupes ont bloqué des routes entre Tel-Aviv et Jérusalem, tandis que les organisateurs avaient annoncé des dizaines de rassemblements.

Je suis venu ici parce que le gouvernement détruit totalement la démocratie en Israël, a affirmé Eitan Galon, un médecin parmi les manifestants sur une autoroute à la sortie de Jérusalem.

Nous continuerons de lutter jusqu’au bout, a-t-il ajouté.

Une mesure controversée

Cette journée fait suite au vote en première lecture par la Knesset, le Parlement israélien, d’une mesure visant à annuler la possibilité pour le pouvoir judiciaire de se prononcer sur le caractère raisonnable des décisions du gouvernement.

La disposition a été adoptée dans la nuit de lundi à mardi en première lecture par 64 voix pour, correspondant aux députés de la coalition gouvernementale. Les 56 députés de l’opposition ont voté contre.

Annoncée peu après l’investiture du gouvernement formé en début d’année par Benyamin Nétanyahou avec le soutien de partis d’extrême droite et de formations ultra-orthodoxes juives, la réforme judiciaire vise notamment à diminuer les prérogatives de la Cour suprême, que l’exécutif juge politisée.

Ses détracteurs estiment que la réforme risque d’ouvrir la voie à une dérive antilibérale ou autoritaire.

Dans une vidéo mise en ligne sur Facebook pendant les débats dans la nuit, M. Nétanyahou s’est voulu rassurant en affirmant que le projet de loi n’était pas la fin de la démocratie, mais qu’il allait renforcer la démocratie.

La commission parlementaire des lois a repris mardi après-midi les débats autour de la mesure votée en première lecture, afin de la présenter au vote définitif du Parlement à une date non précisée, selon un communiqué.

Le syndicat s’en mêle

.Mardi, le chef de la centrale syndicale Histadrout a lancé un appel au premier ministre afin qu’il arrête le chaos, laissant entendre que le puissant syndicat pourrait faire pression sur le gouvernement s’il poursuivait le projet de réforme.

Monsieur le premier ministre, la balle est dans votre camp, a déclaré Arnon Bar-David lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv.

Mettez fin au chaos délirant au sein de la société israélienne, et le plus vite possible, a-t-il ajouté

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