samedi 27 juillet 2024

Vladimir Poutine a rencontré Evgueni Prigojine quelques jours après sa mutinerie

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Le président russe, Vladimir Poutine, a rencontré le 29 juin au Kremlin le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, quelques jours après sa rébellion avortée, a annoncé lundi la présidence russe.

La rencontre a duré presque trois heures, a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, précisant qu’elle avait impliqué 35 personnes, notamment tous les commandants et les dirigeants de l’organisation Wagner.

Le président a donné son appréciation des activités de Wagner sur le front ukrainien, a déclaré M. Peskov, ainsi que son appréciation des événements du 24 juin, date de la rébellion du groupe.

Vladimir Poutine a écouté les explications des commandants [de Wagner] et leur a proposé de nouvelles [solutions] pour leur travail futur et leur emploi à des fins militaires, a ajouté le porte-parole du président russe.

« Les commandants [de Wagner] ont donné leur version des faits. Ils ont souligné qu’ils étaient des soutiens convaincus et des soldats du chef de l’État et du commandant en chef [Vladimir Poutine] et ont affirmé qu’ils étaient prêts à continuer à combattre pour la patrie. » — Une citation de  Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin

Le Kremlin réagissait à un article du quotidien français Libération, paru vendredi, qui, s’appuyant sur des sources dans les renseignements occidentaux, précisait qu’Evgueni Prigojine était retenu au Kremlin, où il avait été convoqué avec ses principaux commandants.

Avenir incertain pour Wagner et Prigojine

La rébellion de Wagner a ébranlé le pouvoir russe, en plein conflit en Ukraine.

Pendant plusieurs heures, les combattants de ce groupe ont occupé un quartier général de l’armée russe à Rostov-sur-le-Don et parcouru plusieurs centaines de kilomètres en direction de Moscou.

La mutinerie a pris fin le 24 juin en soirée avec un accord prévoyant le départ au Bélarus de M. Prigojine, mais le lieu exact où se trouve ce dernier est depuis inconnu. Il ne s’est pas exprimé publiquement depuis le 26 juin.

Pour sa part, le président bélarusse, Alexandre Loukachenko, a assuré jeudi dernier qu’Evgueni Prigojine était toujours en liberté en Russie, malgré l’accord prévoyant son départ au Bélarus.

Les autorités russes avaient entamé après la rébellion des poursuites judiciaires contre M. Prigojine pour mutinerie armée, avant de les abandonner quelques jours plus tard.

Le sort des combattants de Wagner est aussi flou. Selon M. Loukachenko, ils se trouvent toujours dans leurs camps permanents dans l’est de l’Ukraine.

M. Poutine avait proposé aux combattants de Wagner de partir pour le Bélarus, de rejoindre l’armée russe régulière ou de retourner à la vie civile. Leurs équipements lourds devaient être récupérés par le ministère russe de la Défense.

Pas un coup d’État

Evgueni Prigojine a assuré que son soulèvement ne visait pas à renverser le pouvoir, mais à sauver Wagner d’un démantèlement par l’état-major de l’armée russe, qu’il a avec virulence accusé pendant des mois d’incompétence dans les combats en Ukraine.

Ses deux ennemis, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef d’état-major, Valéri Guérassimov, ne sont réapparus en public qu’après la rébellion, sur fond de rumeurs de disgrâce.

Le général Guérassimov n’a fait que lundi sa première apparition publique, plus de deux semaines après la mutinerie.

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