vendredi 10 mai 2024

Le Brésil responsable de la disparition de 43% des forêts tropicales de la planète en 2022

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Le Brésil est responsable de la disparition de 43% des 4,1 millions d’hectares de forêts tropicales primaires perdus à travers le monde en 2022, selon une étude publiée par la plateforme Global Forest Watch.

Le Brésil, avec 1,8 million d’hectares de forêts détruites principalement en Amazonie, est suivi par la République démocratique du Congo (512.000 hectares) et la Bolivie (386.000 hectares). Les trois pays ont enregistré une hausse de la déforestation l’année dernière.

Parmi les 10 pays les plus défricheurs figurent aussi le Pérou et la Colombie respectivement aux cinquième et sixième places, ainsi que d’autres pays comme l’Indonésie et la Malaisie, qui ont néanmoins enregistré une baisse du taux de déforestation.

Selon le réseau Globlal Forest Watch de l’Institut mondial de recherche (WRI), qui a réalisé cette étude en collaboration avec l’Université du Maryland sur la base d’images satellites, la destruction de la forêt « a entraîné 2,7 gigatonnes (Gt) d’émissions de dioxyde de carbone, soit l’équivalent de toutes les émissions annuelles de combustibles fossiles de l’Inde », a déclaré à la presse par voie télématique, Mikaela Weisse, directrice de Global Forest Watch.

Dans les trois pays où les forêts tropicales ont subi le plus de destruction, la déforestation a augmenté par rapport à 2021 : au Brésil de 14,5 %, en R.D. du Congo de 2,7% et en Bolivie de 32%.L’exploitation minière illégale et le commerce illicite du bois, mais aussi la construction de routes, l’augmentation des pâturages et l’invasion des terres, ont été les principales causes de déforestation dans les pays d’Amérique du Sud.

Selon le directeur mondial du WRI Forest Program, Rod Taylor, un an après que 145 pays se sont mis d’accord à Glasgow pour arrêter la déforestation d’ici 2030, celle-ci s’est poursuivie et a même augmenté, bien qu’il soit nécessaire une réduction annuelle de 10% pour ramener la déforestation à zéro en sept ans. « Avance-t-on sur la voie de l’arrêt de la déforestation ? La réponse est simple : non ! », a-t-il déploré.

Les forêts primaires tropicales humides sont les écosystèmes les plus diversifiés sur le plan biologique de la planète et sont particulièrement importantes pour l’équilibre climatique car elles stockent de grandes quantités de dioxyde de carbone.

Le rapport note que la déforestation au Brésil était la plus élevée depuis 2005, en particulier dans la région amazonienne, qui abrite la plus grande superficie de forêt tropicale humide au monde. Cela a généré 1,2 gigatonnes (Gt) d’émissions de dioxyde de carbone, soit « 2,5 fois les émissions annuelles de combustibles fossiles du pays », a expliqué Weisse.

La récupération du biome est l’un des principaux engagements du président brésilien, Lula Da Silva (gauche), qui vient de lancer des financements sans précédent en faveur de l’agriculture durable après avoir déclaré la guerre aux activités minières illégales.

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