L’utilité de cette seconde onde

L’onde de pouls principale est très utilisée en médecine et reflète la santé cardiovasculaire d’un individu. Sa vitesse de propagation dépend en effet de l’état des parois des artères : plus elles sont souples et jeunes, plus la vitesse est lente et inversement en vieillissant. Or des artères rigides sont un facteur de risque d’accident cardiovasculaire. Cependant, compte tenu de la grande vitesse de propagation de cette onde, il est nécessaire de la mesurer sur plusieurs centimètres pour obtenir une valeur fiable.

« Avec l’onde de flexion que nous décrivons ici, dont la vitesse lente va d’un dixième à un millième de mètre par seconde selon le diamètre de l’artère, il est plus facile d’étudier le signal sur des fragments très courts et avec d’autres types d’appareil que l’échographie, en particulier la radiographie et l’IRM, explique Stefan Catheline. Un millimètre suffit pour obtenir une valeur précise permettant par exemple d’évaluer l’état des artères dans la rétine », précise-t-il.

Le chercheur voit un deuxième avantage à l’utilisation de cette onde de flexion en clinique : en continuant à se propager dans les veines là où l’onde de pouls principale n’y est plus détectable en raison de l’éloignement du cœur, elle renseignerait également sur la rigidité de la paroi veineuse. Il précise toutefois que, pour en faire un outil clinique, il sera nécessaire de mener des travaux chez l’humain afin de corréler vitesse de propagation et élasticité de la paroi comme cela a été fait précédemment pour l’onde principale de dilatation.