samedi 27 juillet 2024

Pixar de retour au cinéma avec Élémentaire, une fable sur l’immigration

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Après plusieurs années de déboires relatifs, Pixar revient au cinéma avec Élémentaire (Elemental), un conte fantastique où l’immigration se trouve en trame de fond.

Le film, qui prend l’affiche vendredi, se déroule dans la ville d’Élément City, où les habitantes et habitants sont constitués soit d’eau, de terre, de feu ou d’air. Chacun des personnages doit apprendre à développer des relations de bon voisinage avec les autres éléments, malgré leurs différences parfois… explosives.

L’histoire suit la romance à haut risque entre Flam, l’ardente fille d’un immigré dur à la tâche, et Flack, le fils plus indolent d’une riche famille hydraulique.

Tandis que leur relation est mise à l’épreuve par le leitmotiv de la ville – Les éléments ne se mélangent pas – le film se veut une métaphore sur la question du racisme, des préjugés et de l’assimilation.

Pour l’actrice Leah Lewis, qui prête sa voix à Flam dans la version anglaise du film, le fait que leurs propres vies [soient] en jeu si Flack et Flam se rapprochent, c’est comme Roméo et Juliette.

Ce film parle beaucoup de loyauté familiale, d’identité culturelle, et du fait de tomber amoureux pour la première fois, a expliqué l’actrice à l’Agence France-Presse (AFP) lors de l’avant-première du film à Los Angeles.

Un message qui résonne au sein de la distribution du film 

Leah Lewis, comme beaucoup d’autres personnes impliquées dans Élémentaire, a un lien particulier avec l’immigration. L’actrice a été adoptée bébé d’un orphelinat de Shanghai par des parents américains.

Mamoudou Athie, la voix de Flack dans la version anglaise, est né en Mauritanie et a obtenu la citoyenneté américaine il y a un peu plus d’un an, tandis que Ronnie del Carmen, qui incarne Brul Lumen, le père de Flam, a émigré des Philippines pour s’installer aux États-Unis.

Plusieurs vedettes d’Élémentaire ont noté à quel point les thèmes du film étaient dans l’air du temps, au moment où l’immigration domine les débats aux États-Unis comme ailleurs.

Le message du film est très visionnaire pour l’époque dans laquelle nous vivons, estime d’ailleurs la comédienne Wendi McLendon-Covey, qui incarne Gale, un nuage violet

Une oasis dans la traversée du désert de Pixar?

Élémentaire arrive également à un moment critique pour Pixar. Le studio, derrière certains des plus grands films d’animation, comme la saga Histoire de jouets (Toy Story), Le monde de Némo (Finding Nemo), ou Là-haut (Up), connaît une traversée du désert relative depuis quelques années.

En avant (Onward), son dernier film original (non tiré d’une série) à sortir sur grand écran, en 2020, a rapidement disparu des salles de cinéma en raison de l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Depuis, ses nouveaux films ont directement atterri sur la plateforme de diffusion Disney+.

Pixar est revenu au cinéma l’été dernier avec Lightyear, mais le film dérivé de l’univers d’Histoire de jouets s’est avéré un flop, et son réalisateur a fait partie des 75 membres du personnel du studio qui ont perdu leur emploi au début de juin dans le contexte d’un plan social plus large au sein de la maison mère Disney. Pendant ce temps-là, les concurrents de Pixar font feu de tout bois.

Spider-Man : à travers le Spider-Verse (Spider-Man: Across the Spider-Verse), des studios Sony, règne en maître du box-office nord-américain actuellement, tandis que le Super Mario, d’Universal, est le plus gros succès de l’année, ayant engrangé 1,3 milliard de dollars américains de recettes (1,7 milliard de dollars canadiens).

Même l’Oscar du meilleur film d’animation, habituellement chasse gardée de Pixar, a été remis cette année à Netflix et Guillermo del Toro pour sa version sombre de Pinocchio.

Ce n’est donc pas une surprise que Pixar mette le paquet pour Elémentaire. L’avant-première du film a eu lieu au Festival de Cannes, dont il a marqué la clôture. Les premières critiques en demi-teinte après cette projection à Cannes ont toutefois fait redescendre le studio sur terre.

Les responsables du studio espèrent cependant que le public réservera un accueil plus chaleureux au film, qui s’est attiré des louanges pour son rendu des personnages d’eau et de feu.

Dans la version française du film, Adèle Exarchopoulos prête sa voix à Flam tandis que Vincent Lacoste incarne Flack.

 
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