jeudi 25 avril 2024

A Khartoum, les civils fuient entre les cadavres pour échapper aux combats

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Des milliers d’habitants de Khartoum ont fui mercredi, sur des routes bordées de cadavres et de blindés calcinés, pour échapper aux combats incessants entre les paramilitaires et l’armée régulière, qui ont tué plus de 270 civils en cinq jours au Soudan.

A pied ou en voiture, les civils tentent de passer sous les tirs croisés des Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, et de l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane.

« La vie est impossible à Khartoum », raconte à l’AFP Alawya al-Tayeb, 33 ans, en route vers le sud. « J’ai tout fait pour que mes enfants ne voient pas les cadavres » car ils sont « déjà traumatisés ».

Humanitaires et diplomates disent ne plus pouvoir travailler au Soudan, un pays de 45 millions d’habitants, dont plus du tiers souffre de la faim. Trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués au Darfour et l’ONU a dénoncé « des pillages, des attaques et des violences sexuelles contre des humanitaires ».

Autour d’eux, selon des témoins, des cadavres gisent sous un soleil de plomb. Alors que des odeurs pestilentielles commencent à s’en dégager, quelques personnes s’aventurent pour les recouvrir d’un drap. Un homme explique qu’il veut empêcher les chiens errants d’en approcher.

Parfois, un convoi de combattants juchés sur des pick-ups passe ou d’autres, postés en bord de route, contrôlent les véhicules.

Au bout de la route, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, la vie se poursuit comme si de rien n’était avec des magasins ouverts et des transports qui fonctionnent normalement.

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