samedi 20 avril 2024

Après la Ligue arabe, la junte militaire algérienne fulmine contre l’UMA et l’UA

-

Le régime sénile des capos d’Alger est décidemment en situation de fragilité au sein des organisations régionales. Après les tensions au sein de la Ligue arabe, la junte militaire fulmine contre l’Union du Maghreb Arabe et l’Union Africaine.

En effet, l’Algérie est vent debout contre l’ouverture d’une représentation permanente de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) auprès de l’Union Africaine, de surcroît dirigée par la diplomate marocaine Amina Selmane, ancienne consule du Maroc a Vérone (Italie), qui  a présenté ses lettres de créance le jeudi 13 avril 2023.

Dans la ligne de mire du ministère algérien des Affaires étrangères, deux hommes :  le secrétaire général de l’UMA, le Tunisien Taïeb Baccouche, accusé de servir les intérêts du Maroc, et le président de la Commission de l’Union Africaine, le Tchadien Mahamat Faki.

«Ce comportement irresponsable est d’autant plus inadmissible qu’il intervient après des démarches pressantes des autorités algériennes auprès de la Commission de l’Union Africaine, afin de considérer sans objet cette prétendue nomination qui, conformément aux textes régissant le fonctionnement l’Union du Maghreb Arabe, ne relève aucunement des prérogatives du Secrétaire général de l’UMA, dont l’ultime mandat a définitivement pris fin le 1er août 2022, sans possibilité de prorogation, mais qui par cette énième imposture sert l’agenda tracé par son pays de résidence», souligne le département d’Ahmed Attaf dans un communiqué publié ce dimanche 16 avril.

L’Algérie indique qu’elle «n’a jamais été consultée au sujet de cette nomination qui s’est faite en dehors des règles prévues par le Traité instituant l’UMA de février 1989, lesquelles exigent dans le cas d’espèce le vote à l’unanimité des Etats-membres au niveau du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’UMA, seule instance habilitée à statuer aussi bien que sur cette nomination que sur l’établissement de relations de coopération avec d’autres groupements régionaux et internationaux».

Alger accuse également le président de la Commission de l’Union Africaine, le Tchadien Mahamat Faki, «d’avoir cédé à une opération de manipulation malsaine, conçue et mise en œuvre à des fins ne servant aucunement les intérêts de l’Union du Maghreb Arabe et de l’Union Africaine». Et de sommer Faki de «clarifier sa position définitive sur cette violation flagrante et inacceptable des règles protocolaires et juridiques».

Pour rappel, l’Algérie avait déjà condamné la «proximité» entre le secrétaire général de l’UMA et le Maroc. Les médias algériens avaient dénoncé l’appel du Tunisien Taïeb Baccouche, lancé fin août 2022, pour une réconciliation entre Rabat et Alger.

Quant aux relations avec Mahamat Faki, elles n’ont jamais étaient bonnes, depuis sa prise des fonctions à la tête de la Commission de l’UA, en janvier 2017. Une date qui a coïncidé avec le retour du Royaume au sein de l’UA, l’Algérie l’a toujours considéré comme proche du Maroc. L’affaire du statut de membre observateur que le Tchadien avait accordé à Israël, en juillet 2021, n’a fait qu’exacerber les divergences entre les deux parties.

- Advertisment -