vendredi 29 mars 2024

Le Maroc, un acteur « clé » de la lutte anti-terroriste pour l’Europe et l’Afrique

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Le Maroc est un acteur “clé” de la lutte anti-terroriste pour l’Europe et l’Afrique, grâce notamment à l’approche multidimensionnelle mise en place par les autorités marocaines, souligne le géopolitologue français Aymeric Chauprade.

‘’Le Maroc est un acteur clé de la lutte anti-terroriste pas seulement parce que régulièrement les forces de sécurité marocaines réalisent de beaux coups de filet, mais aussi parce que, dès 2003, le Royaume a développé une approche multidimensionnelle de la lutte anti-terroriste’’, a-t-il déclaré à la MAP, dans le sillage de l’arrestation, ces derniers jours, par les services de sécurité marocains de plusieurs terroristes liés à Daesh pour leur implication dans des actes déjà commis ou qui risquaient d’être commis.

L’approche marocaine repose sur cinq piliers clés, dont deux sont directement efficaces sur le terrain de la prévention, précise M. Chauprade, détaillant que le premier porte sur le religieux, car en promouvant un Islam sunnite modéré, tolérant et ouvert, adossé à l’institution de la Commanderie des Croyants, “l’État marocain coupe l’herbe sous le pied de ceux qui prônent une approche agressive tournée vers la violence”.

Le deuxième pilier préventif est le travail engagé sur le terrain socio-économique, note l’expert français en géopolitique, soulignant que le travail de sensibilisation des jeunes issus de milieux défavorisés est un “réel succès au Maroc”.

En ce qui concerne le volet sécuritaire et juridique, M. Chauprade, auteur en 2019 de l’ouvrage ‘’Géopolitique d’un Roi, Essai sur un Maroc moderne et multipolaire’’, souligne que le Royaume a “compris très tôt que la dispersion entre compétences cloisonnées et les ‘querelles de chapelle’ constituaient un danger pour la lutte anti-terroriste’’.

Le Bureau Central des Investigations judiciaires (BCIJ) établi en mars 2015 a rapproché les actions des différents départements et intervenants, relève-t-il.

Le code pénal a, par ailleurs, été durci en 2015 s’agissant des délits terroristes, note-t-il, faisant valoir que la Constitution de 2011 a considérablement augmenté l’État de droit et la défense des droits de l’Homme au Maroc, avec la création de “plusieurs institutions et outils”, dont le Conseil National des Droits de l’Homme, le Médiateur et la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme.

Enfin, le cinquième pilier et non des moindres, est la coopération internationale, constate le géopolitologue, ajoutant qu’avec les États-Unis, mais aussi avec plusieurs pays de l’Union européenne, le Maroc a augmenté sa coopération en matière de lutte anti-terroriste, avec plus de partage de renseignement, mais aussi plus de réflexion commune pour agir en commun.

Co-Président du Forum Global pour la Lutte contre le Terrorisme (GCTF), le Maroc a développé avec les Pays-Bas le Mémorandum La Haye-Marrakech sur les Combattants Terroristes Étrangers (FTF), enchaîne-t-il, rappelant que le Royaume et l’Union Européenne ont convenu de mettre en place une initiative dans le cadre du GCTF portant sur ‘’l’éducation pour prévenir et lutter contre l’extrémisme violent conduisant au terrorisme’’.

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