La Covid-19 est une maladie bien mystérieuse. Si la plupart des personnes qui font des formes sévères ont des fragilités (individus âgés ou souffrant de certaines pathologies), il arrive que certaines personnes jeunes et en bonne santé passent par des services de réanimation. La génétique pourrait bien être derrière ces inégalités. Et si les mutations sur le gène qui protégeaient de la peste noire protégeaient aussi de la Covid-19 ?
Au Moyen Âge, la peste noire était une maladie qui faisait de très nombreux morts. En cinq à six ans, elle aurait décimé entre 30 et 50 % des Européens. Cette pathologie se propageait extrêmement vite et était particulièrement mortelle. L’agent infectieux était le bacille Yersinia pestis. Un peu comme la Covid aujourd’hui, certaines personnes étaient contaminées mais s’en sortaient bien tandis que d’autres en mouraient, sans que l’on sache vraiment pourquoi. Des études récentes ont identifié que certaines mutations sur le gène ERAP2 étaient associées à une meilleure survie lors d’une infection de peste noire. Grâce à elles, les macrophages étaient capables de digérer plus efficacement la bactérie. De manière intéressante, des auteurs se sont demandé si ces mêmes mutations pouvaient avoir un impact sur une contamination par le SARS-CoV-2. Leurs résultats ont été publiés dans la revue The American Journal of Human Genetics.