Vénus a approximativement la taille de la Terre et c’est une planète rocheuse. On pouvait donc croire qu’elle devait beaucoup lui ressembler mais sa couverture nuageuse dissimulait un enfer. Le radar de la mission Magellan avait montré il y a plus de 30 ans que la surface de Vénus était très volcanique et on se demande depuis si des volcans y font éruption de nos jours. Ce serait le cas selon deux chercheurs états-uniens qui apportent une nouvelle pièce à un débat qui dure depuis des décennies. Plusieurs de leurs collègues semblent convaincus
Il est une autre planète qui les faisait peut-être rêver également et où le volcanisme semble avoir été actif encore récemment, au moins à l’échelle des temps géologiques sur Terre, et dont on se demande même s’il ne l’est pas encore en ce moment même. Il s’agit bien sûr de Vénus, que l’on appelle parfois la sœur de la Terre en raison de sa taille et de sa masse comparables à celles de la Planète bleue.
La cartographie radar de sa surface par la sonde Magellan au début des années 1990 a en effet montré qu’elle avait un très faible taux de cratérisation. Or, depuis les missions lunaires Apollo qui ont permis de ramener des échantillons du sol lunaire et de les dater, on a pu établir une corrélation entre le taux de cratérisation d’un terrain planétaire et son âge, étant attendu que le taux de bombardement par des petits corps célestes est en baisse exponentielle, ou presque, depuis la naissance des planètes il y a environ 4,5 milliards d’années. La surface de Vénus est donc récente, quelques centaines de millions d’années tout au plus peut-être. Mais peut-être beaucoup moins…
Parce que les données n’étaient pas propices aux méthodes automatisées, les deux chercheurs Herrick et Hensley ont utilisé leurs expériences de géologue et géophysicien sur Terre pour consulter les dernières mises en forme et traitements de ces données pour chercher des changements à la surface de Vénus qui se seraient produits entre 1990 et 1992. Ce type de recherche était trop fastidieux avant et c’est pour cela que personne ne s’était lancé dans l’entreprise alors qu’elle est bien plus facile maintenant.
Les deux hommes se sont concentrés en particulier sur deux des plus grands volcans de Vénus, Ozza et Maat Mons. Ils pensent avoir démontré que, sur un intervalle d’environ huit mois pendant l’année 1991, alors que Magellan cartographiait plusieurs fois la surface de Vénus, un changement de topographie dû à une éruption volcanique générant une coulée de lave se serait produit au niveau de Maat Mons.
Comme l’explique plus précisément un communiqué de l’Université d’Alaska, Herrick a comparé une image de Magellan de la mi-février 1991 avec une image de la mi-octobre 1991 et a remarqué un changement dans un évent volcanique sur le côté nord d’un volcan bouclier en forme de dôme qui fait partie du volcan Maat Mons.