samedi 27 juillet 2024

La Turquie et la Syrie à la veille d’une guerre

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Lareleve.ma-Agences

 

  La Syrie a présenté hier ses excuses à la Turquie après les tirs d’obus qui ont tué 5 civils turcs à Akçakale, un village frontalier du sud-est de la Turquie et a promis qu’un tel incident ne se reproduirait pas, a déclaré jeudi le vice-Premier ministre turc Besir Atalay.

 

  Cette déclaration est cependant venue à l’issue d’un vote du Parlement turc, autorisant le gouvernement, déterminé à ne pas laisser l’attaque syrienne impunie, à conduire des opérations militaires sur le sol syrien.

 

  La Turquie, qui appelle au départ du président syrien Bachar el-Assad, soutient les rebelles et accueille des réfugiés syriens, précise qu’il ne s’agit là que d’une précaution en cas d’escalade des incidents à la frontière, et d’un message fort adressé à Damas.

 

  “Cette motion n’est pas une motion pour la guerre, elle revêt un caractère dissuasif”, a souligné le vice-Premier ministre turc au terme du vote à l’Assemblée.

 

  Cette motion donnée au gouvernement pour un an, permettra, en cas de nouveau problème, de déployer peut-être plus rapidement des militaires sur le terrain, mais certainement pas automatiquement, ni encore moins isolément, car Ankara ne veut à aucun prix être entraînée dans ce conflit. Mais nul ne sait si la Turquie ne risque pas d’être forcée, finalement, à en faire usage…

 

  Hier, l’armée d’Ankara avait repris au petit matin ses tirs d’artillerie vers le territoire syrien, a indiqué une source sécuritaire turque. Des tirs qui selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ont tué “plusieurs soldats syriens”.

 

  Dès mercredi soir, le chef du gouvernement turc avait fait part de sa détermination à riposter après le bombardement syrien sur Akçakale, récent théâtre de combats entre les troupes fidèles au régime du président Assad et les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL).

 

  Après plusieurs incidents de frontière ces dernières semaines autour d’Akçakale, le bombardement de mercredi a suscité une intense émotion en Turquie et fait immédiatement remonter la tension avec son voisin.

 

  L’incident d’Akçakale a été fermement condamné par les Etats-Unis et par l’Otan, qui ont affiché une solidarité sans faille avec Ankara, un des 28 pays membre de l’Alliance atlantique.

 

  Dans l’attente d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité qui devait se tenir hier, de Washington à Paris, les capitales occidentales ont condamné les tirs venus de Syrie, qui sont un “exemple du comportement dévoyé” du régime de Damas, selon le porte-parole du Pentagone.

 

  Selon une version de travail, le CS compte dénoncer “une démonstration du débordement de la  crise en Syrie dans les Etats voisins à un degré alarmant”, et “une menace grave pour la paix internationale et la sécurité”.

 

  La Russie, fidèle alliée du régime syrien, a multiplié les appels à la retenue et demandé que l’adoption soit reportée, pour éventuellement proposer des modifications.

 

  Quelques heures seulement après l’attaque syrienne, le Conseil de l’Otan s’est réuni en urgence à Bruxelles pour sommer la Syrie de “mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international”.

 

  La détérioration de la situation entre Ankara et Damas le long de leur frontière commune a largement occulté le reste de la situation en Syrie.

 

  Pourtant, sur le terrain, les combats pour le contrôle de la ville d’Alep se sont poursuivis jeudi, au lendemain d’un triple attentat à la voiture piégée qui a fait au moins 48 tués, en majorité des militaires, et une centaine de blessés.

 

  Dans la région de Damas, des explosions et tirs ont provoqué hier la mort de 21 Gardes républicains, selon une ONG.

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