mercredi 24 avril 2024

Les amazones de la Silicon Valley

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  Elles occupent des postes-clés chez Facebook, Twitter, Cisco ou Google… Qui sont ces reines du high-tech ?

 

 

  Au royaume des geeks, les femmes ne veulent plus faire de la figuration. Apple et Facebook n’ont pas vraiment innové dans ce secteur-là… À l’heure de connecter parité et high-tech, ces sept wonder women ont réussi à s’imposer.

 

  Terre à la réputation machiste, la Silicon Valley compte sur des femmes comme Sheryl Sandberg, bras droit de Mark Zuckerberg, ou Marissa Mayer, vice-présidente chargée de la géolocalisation chez Google, pour se racheter une vertu. Ces femmes, au physique de star, qui occupent des postes-clés, font pression sur l’industrie high-tech pour qu’elle injecte plus de féminité dans ses rangs. Car une étude récemment publiée par l’université californienne UC Davis en partenariat avec l’institut Watermark, basé à Palo Alto, constatait qu’en matière de parité il reste bien du chemin à faire.

 

  L’industrie des semi-conducteurs ne recense que 2,7 % de femmes parmi ses dirigeants les mieux rémunérés, suivie de près par l’industrie du software, qui n’en recense que 4,4 %. Les bons élèves comme Cisco, l’un des premiers à mettre en place des programmes pour recruter et promouvoir les femmes au sein de son entreprise, sont rares.

 

  Dans ce monde très sélect, les PDG de sexe féminin se comptent en effet sur les doigts de la main : Ursula Burns chez Xerox, Virginia Rometty chez IBM (mais ces deux géants ont leur QG sur la côte Est). Dans la Silicon Valley, HP a embauché Meg Whitman (ex-patronne d’eBay) au poste de Chief Executive Officer pendant que Yahoo éjectait Carol Bartz, critiquée pour sa gestion controversée. « Mais ni Meg Whitman ni Carol Bartz n’ont cherché à devenir les championnes de la cause féminine », regrette Vivek Wadhwa, entrepreneur d’origine indienne acquis à cette cause.

 

  Selon une enquête du San Jose Mercury News, lorsque Meg Whitman régnait sur eBay, la proportion de femmes aux postes-clés a même décliné (30 % en 2005, contre 36 % en 2000). «Steve Jobs était sexiste, affirme Vivek Wadhwa. Il n’y avait pas une seule femme dans l’équipe dirigeante d’Apple. Comment la Silicon Valley peut-elle prétendre être une méritocratie alors même qu’elle exclut la moitié de la population ?».

 

  «Dans le secteur high-tech, les jobs sont exigeants, il faut souvent travailler plus de cinquante heures par semaine. Chez Cisco, les femmes ingénieures me confiaient souvent qu’il leur semblait difficile de concurrencer leurs collègues masculins en raison de leurs obligations familiales», assure Marilyn Nagel, qui dirige l’institut Watermark, dont la mission est de féminiser la Silicon Valley. «De plus, elles ont tendance à ne pas trop se mettre en avant. C’est pourquoi il est essentiel de mettre en place des politiques au sein de l’entreprise assurant leur promotion.».

 

Par Anne Sengès

 

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